Un groupe de hackers chinois répondant au nom de Buckeye aurait exploité l’un des logiciels malveillants de la National Security Agency (NSA) un an avant l’affaire des Shadow Brokers. Bien que l’outil d’exécution utilisé soit différent de celui des Américains.

La réputation de la National Security Agency (NSA), célèbre agence de renseignements américaine, prend un nouveau coup. Fin 2017, le groupe de hackers Shadow Brokers levait le voile sur plusieurs outils d’espionnage appartenant à l’Equation Group, une unité de pirates informatiques liée à la structure américaine. La faille de sécurité Eternal Blue, dévoilée par Shadow Brokers, a dans la foulée été exploitée dans le cadre de la plus grande opération de ransomware jamais observée sur Internet, WannaCry.

Parmi les autres logiciels malveillants sur lesquels la NSA s’est appuyée, une certaine porte dérobée surnommée DoublePulsar. Et au regard du dernier rapport publié par la société de cybersécurité Symantec, l’agence d’outre-Atlantique semble s’être une nouvelle fois fait dépasser par des hackers concurrents. Car une division d’attaquants chinoise aux noms multiples (Buckeye, APT3 ou Gothic Panda), active depuis 2009, aurait tout bonnement tiré profit de DoublePulsar… un an avant les révélations de Shadow Brokers.

Un usage qui diffère

Mais comme le note Symantec, les preuves récoltées au cours de ses recherches mettent en exergue une autre variante de DoublePulsar, déployée non pas à l’aide du framework FuzzBunch, utilisé par l’Equation Group, mais grâce à leur outil personnalisé Bemstour, qui s’appuyait sur deux failles zero-day Windows (CVE-2019-0703 et CVE-2017-0143, depuis corrigées) pour exécuter du code à distance sur le noyau des ordinateurs ciblés.

doom3-logo.jpg

Crédit phot : Denis De Mesmaeker via Flickr.

À la différence de la version américaine, la porte dérobée chinoise visait des versions plus récentes de Windows (Windows 8.1 et Windows Server 2012 R2). Le virus à l’époque mis en place par Buckeye, soupçonné par la suite de travailler pour le compte du ministère de la sécurité d’État chinois, n’a cependant pas été exploité de la même manière. Le groupe de hackers s’en est en effet servi pour exécuter des commandes shell créant de nouveaux comptes utilisateurs.

Buckeye, la fin d’un périple

Symantec tient cependant à signaler la présence répétée de ce malware lors d’attaques menées contre des organisations basées en Belgique, au Luxembourg, au Vietnam, à Hong Kong et aux Philippines, pour vol d’informations. Buckeye, de son côté, aurait cessé ses activités mi-2017, avant que les trois membres du groupe fassent l’objet d’une arrestation par la police américaine, à la fin de cette même année.

Si, depuis, les entreprises de cybersécurité ont été en mesure de détecter les infections DoublePulsar, sa variante chinoise et l’outil Bemstour ont du sévir jusqu’en septembre 2018. Mais un mystère demeure : comment Buckeye a mis la main sur ce virus pourtant détenu par une unité de la réputée NSA ? À cette question, plusieurs hypothèses : les pirates chinois auraient accédé au logiciel via un serveur d’Equation Group mal ou non sécurisé, bien qu’une taupe au sein de ce dernier aurait aussi pu les aider dans leur projet, avant de développer leur propre outil d’exploitation maison.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.