«Il est très probable que cette action impacte fortement et pour plusieurs mois le développement des trafics sur le darknet francophone » : c’est dire si le coup de filet de la cyberdouane française, mené sous la houlette de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRD), met du plomb dans l’aile au deepweb francophone, après une vaste opération planifiée le mercredi 12 juin 2019.
Comme le révèle Le Figaro (article payant), le marché noir connu sous le nom de French Deep Web-Market (FDW-M), et réputé comme fiable au sein du cyberespace, a fait l’objet d’une enquête suivie d’une intervention ayant réquisitionné pas moins de 90 agents aux quatre coins de l’Hexagone : de Nice à Metz en passant par Bordeaux, Lisieux et Rennes. La police nationale, le RAID et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) ont participé aux diverses arrestations.
Des saisies révélatrices
Au total, quatre suspects présentés comme les développeurs et administrateurs du site ont été interpellés. Site web qui rassemblait pas moins de 5800 utilisateurs et 700 vendeurs, d’après le quotidien français, où les transactions de stupéfiants, d’armes et de faux papiers étaient légion. Durant leur prise, les forces de l’ordre ont mis la main sur du matériel informatique, plusieurs milliers d’euros sous forme de cryptomonnaie (bitcoin, litecoin, ether), des cartes de paiement prépayées, ainsi que les codes d’accès du site visé.
Le Figaro indique par ailleurs que des darkplateformes similaires à la French Deep Web-Market ont été suspendues de manière temporaire ou définitive, le même jour de l’opération. Le fait est que seules trois des quatre personnes arrêtées ont été remises à la police judiciaire, poursuit le journal, qui mènera une enquête pour « complicité de trafic de stupéfiants, d’infractions à la législation sur les armes, d’escroqueries, de faux, usages et fournitures de faux documents administratifs », peut-on lire.
Un marché noir international touché, mais pas coulé
La PJ se penchera aussi sur d’autres chefs d’accusation : « association de malfaiteurs », « mise à disposition d’équipements spécialement conçus pour commettre des atteintes à des systèmes de traitement automatisé de données (STAD) » et « entente formée en vue de commettre des atteintes à des STAD ». Ce coup de filet intervient une année après le démantèlement à succès du marché Black Hand, constituant au passage une nouvelle victoire pour les équipes de la DNRD.
Plus globalement, les plateformes de ventes du darkweb sont actuellement très menacées. Outre cette opération, des plateformes internationales, comme DreamMarket, ont elles aussi été contraintes de fermer leurs portes en mai dernier, la faute à des attaques DDoS de grande envergure. Les propriétaires de Wall Street Market ont quant à eux été arrêtés par Interpol, entraînant, de facto, la fermeture du site. Preuve que les autorités du monde entier concentrent une grande partie de leurs efforts au deepweb, grâce, à n’en pas douter, à des moyens techniques et financiers plus conséquents.
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