Une approche davantage préventive que punitive. Il y a un an, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne ont mis en place un programme expérimental d’un nouveau genre. Baptisé « Hack_Right », celui-ci se base sur un principe simple : les cybercrimes ne doivent pas systématiquement être punis par la justice pour les jeunes âgés entre 12 et 23 ans. Un moyen pour les auteurs présumés de piratage de ne pas passer par la case prison.
Présentée dans le cadre de la Conférence internationale sur la cybersécurité, organisée à l’université de Fordham, à New York, cette méthode a déjà bénéficié à plus de 400 jeunes de l’autre côté de la Manche. «Nous faisons cela pour les sortir de cette situation et les intégrer dans des clubs informatiques avant que nous ayons à enquêter sur eux, et les mettre en prison », a déclaré Gregory Francis, en charge de la prévention de la cybercriminalité à la National Crime Unit.
Le cybercrime, « un problème de société »
Et de poursuivre : «Le cybercrime n’est pas un problème d’application de la loi. C’est un problème de société ». Certains mineurs ne seraient d’ailleurs même pas conscients de l’illégalité de leur acte au moment des faits. Floor Jansen, conseillère à la Dutch National High Crime Unit, insiste quant à elle sur le faible taux de récidive enregistré, et estime l’âge moyen de ces jeunes « délinquants du net » à 19 ans.
Plus concrètement, le programme se décline en plusieurs étapes distinctes : en premier lieu, aucune menace juridique n’est brandie au moment de l’interpellation. L’intéressé doit ensuite avouer son acte, ne présenter aucun antécédent criminel et se tenir prêt à changer son comportement. Est ensuite mis en place un service dédié à la formation à l’éthique du milieu informatique d’une durée de dix à vingt heures, chapeautée par un conseiller de probation.
Préparer leu futur professionnel
« Hack_Right » prévoit également de mettre en contact les jeunes concernés avec des professionnels du secteur, lesquels leur dépeignent le tableau des formations et filières professionnelles potentiellement intéressantes pour eux. CyberScoop cite l’exemple d’un adolescent ayant piraté le système de son école pour changer son âge, ce qui lui aurait permis de rater plus de jours de cours selon les règles de l’établissement.
Cette attaque lui a valu une formation de vingt heures consacrée à l’apprentissage des règles. Une telle méthode rappelle forcément celle appliquée aux drogues au Portugal, où leur dépénalisation a permis de réduire drastiquement le nombre de toxicomanes grâce à un accompagnement personnalisé. L’idée étant de ne pas punir, mais de prévenir et d’aider. À l’image, en somme, du programme « Hack_Right ».
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