Ce n’est plus vraiment un secret : la Corée du Nord se montre très active au sein du cyberespace. Au cours des derniers mois, Pyongyang a fait l’objet de nombreuses suspicions quant à l’origine d’attaques informatiques ciblées : entre les données personnelles d’un millier de réfugiés nord-coréens piratées, un redoutable virus conçu par le groupe de hackers ScarCruft visant les appareils Bluetooth et le ministère de la défense sud-coréen victime d’un vol d’informations sensibles, les exemples ne manquent pas.
Deux milliards de dollars
L’agence de presse britannique Reuters se fait le relai d’une nouvelle affaire embarrassante, basée sur un rapport confidentiel effectué par l’ONU. Selon les experts, la Corée du Nord a «utilisé le cyberespace pour lancer un nombre croissant d’attaques sophistiquées dans le but de voler des fonds issus d’institutions bancaires et d’échanges de cryptomonnaies », peut-on lire. Ce même cyberespace aurait également servi à blanchir l’argent dérobé.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les sommes évoquées atteignent des sommets : deux milliards de dollars, à en croire Reuters. S’attaquer aux plateformes de cryptomonnaies leur permet également de «générer des revenus plus difficiles à tracer et d’être soumis à moins de surveillance et de régulation gouvernementale que le secteur bancaire traditionnel », est-il précisé.
Des promesses en l’air ?
Surtout, les intentions du régime dictatorial semblent susciter l’inquiétude au sein des Nations Unies, puisque la manne financière suscitée aurait pour objectif précis «d’améliorer [les] programmes de missiles et d’armes nucléaires de Pyongyang ». Preuve, pour les observateurs, que l’État socialiste dirigé par Kim Jong un ne compte pas s’engager à une «dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », comme il le promettait il y a un an.
Depuis 2006, le Conseil de sécurité cherche à cadenasser le programme de financement nucléaire de la Corée du Nord au travers d’une série de sanctions. Parmi elles, l’interdiction d’exporter du charbon, du fer, du plomb ou encore du textile. Les importations de pétrole brut et de produits raffinés ont aussi été plafonnées. Invitée à réagir, la mission nord-coréenne à l’ONU n’a pas souhaité commenter le rapport.
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