Un programme de trente-quatre points visant à lutter contre les gangs et le crime organisé donne l’autorisation à la police suédoise de déployer des logiciels espions dans les appareils électroniques de suspects. Mais des conditions strictes doivent être respectées.

Le gouvernement suédois prend le taureau par les cornes. Dans l’optique d’endiguer le crime organisé, un nouveau projet de loi, qui entrera en vigueur au début de l’année prochaine, va élargir les pouvoirs des forces de l’ordre, lesquelles pourront intercepter des données chiffrées par le biais de spywares discrètement déployés dans les appareils électroniques de suspects, rapporte la principale agence de presse du pays, TT News Agency.

Données, discussions, microphone

Déjà mise en place au Danemark et en Norvège depuis 2002 et 2016, respectivement, cette méthode n’a pas vocation à être utilisée de manière abusive. Car des conditions strictes doivent être respectées avant tout usage : l’attribution d’une permission préalablement accordée par le tribunal en fait partie. Les techniques de surveillance employées dépendant également de la gravité du crime suspecté.

Ce dernier doit ainsi être passible d’une peine minimale de deux ans d’emprisonnement dans le cas où la police souhaite installer un programme-espion sur un smartphone ou un ordinateur portable, et ce dans le but d’intercepter des discussions chiffrées et de récolter des données précises (fichiers, images, mots de passe).

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Drapeau de la Suède. // Crédit photo : Picudio via Pixabay.

Pour activer l’appareil photo et le microphone de l’appareil visé, la peine minimale découlant du crime suspecté grimpe à quatre ans. Des seuils avant tout symboliques, puisque la lutte contre le crime organisé et les gangs rime forcément avec de longs séjours en prison. D’après la police du pays, entre cinquante et cent cas par an pourraient être concernés par ces nouvelles mesures, dont sont exclus les médecins, journalistes et avocats.

Un budget conséquent

Fin prêt à être « lancé le 1er mars 2020 », selon les dires de Christer Nilsson, chef de l’unité d’enquête de la police, ce projet de loi, valable cinq ans avant un renouvellement du Parlement, nécessitera forcément des ressources financières importantes. C’est pourquoi un budget de 120 millions de couronnes suédoises, soit environ 111 millions d’euros, a été attribué aux autorités concernées.

Les autorités concernées, justement, sont composées de la Säpo (Service de la sûreté de l’État), la police et police criminelle, les douanes et l’Ekobrottsmyndigheten (l’Autorité suédoise de lutte contre la criminalité économique). Quant aux logiciels malveillants exploités, libres aux instances susmentionnées de développer leur propre virus ou de faire appel à des sous-traitants spécialisés comme le font certaines agences, rapporte ZDNet.

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