Lors de l’arrestation d’un trafiquant de drogue en 2017, la police avait saisi 6 000 bitcoins, soit plus de 53 millions d’euros. Problème : elle n’a jamais pu mettre la main sur les mots de passe, que le propriétaire avait pourtant écrits sur une feuille de papier.

Pour se protéger des hackers, Clifton Collins avait réparti sa fortune de 6 000 bitcoins — soit plus de 53 millions d’euros au cours actuel — sur douze portefeuilles. Le producteur de cannabis irlandais avait même pensé à utiliser douze mots de passe différents. Il les avait ensuite écrits sur une feuille format A4, qu’il a cachée là où personne ne la chercherait : dans l’étui de sa canne à pêche.

La suite de l’histoire rocambolesque, racontée par le Irish Times, se passe en 2017, lorsque la police locale arrête le trafiquant de drogue. Elle saisit plus de 100 000 euros en cash, et 500 plants de cannabis, d’une valeur estimée de 400 000 euros. Mais ce n’est pas tout, elle parvient aussi à accéder à l’équivalent de 1,5 million d’euros en bitcoin, qu’elle peut convertir. Mais elle ne parvient pas à convertir le plus gros morceau de la saisie — 12 portefeuilles de 500 bitcoins (4,5 millions d’euros) chacun —  car Clifton Collins ne se rappelle plus des mots de passe. Après avoir croisé plusieurs témoignages, notamment de personnes qui l’ont aidé à mettre en place les 12 portefeuilles, la police confirme la sincérité de l’oubli.

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La police n’a pas pu convertir les 6 000 bitcoins en euros. // Source : Petre Barlea – Pexels

La trace physique du mot de passe envoyée aux ordures

Puisque Collin était locataire de la maison dans laquelle il vivait et cultivait le cannabis, certaines de ses affaires ont été nettoyées par le propriétaire. Parmi ces affaires se trouvait son matériel de pêche… et la feuille avec les mots de passe des 12 portefeuilles. Les objets saisis sont ensuite envoyés à l’étranger, où ils sont brûlés, et si la police a pu retracer le cheminement de l’étui de pêche, elle ne l’a pas retrouvé.

Le trafiquant de 49 ans avait acheté la plupart de ses bitcoins entre 2011 et 2012, avec l’argent gagné grâce à ses cultures de cannabis. À l’époque, un bitcoin coûte à peine trois euros, contre près de 9 000 euros trois ans plus tard, à l’heure où ces lignes sont écrites. Mais son investissement restera figé sous la forme de cryptomonnaie.

Un seul recours, la phrase de récupération

Comme le rappelle blockchain.com, l’un des principaux pourvoyeurs de portefeuille de cryptomonnaie, en cas de perte du mot de passe, personne ne peut remettre à zéro le mot de passe de l’utilisateur, à part lui-même. Pour cela, il doit utiliser la phrase de récupération, constituée de douze mots générés aléatoirement, attribuée à son compte à sa création. Tous les services ne la proposent pas, mais quand c’est le cas, ils conseillent de la noter sur un support hors ligne, un carnet par exemple, pour éviter tout risque de hacking. Et, peut-être, de le noter deux fois plutôt qu’une.

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