C’est un drôle de fait divers qu’a relayé la télévision locale américaine WBRZ, le 17 novembre. La police du campus de Louisiana State University (LSU) a arrêté un étudiant de 25 ans : elle l’accuse d’avoir utilisé 169 ordinateurs de l’établissement pour miner des cryptomonnaies. Le prévenu a admis qu’il a généré 2 500 dollars grâce à son petit manège, qu’il entretient depuis plus de deux ans.
Cette somme paraît d’ailleurs risible par rapport aux efforts déployés, mais nous y reviendrons.
D’après le média américain, le jeune homme aurait fait le tour des différentes salles informatiques du campus muni d’une clé USB, afin d’installer un logiciel de bureau à distance sur chaque poste. Ensuite, il aurait déployé depuis chez lui un logiciel de « crypto mining » sur les ordinateurs afin de générer des cryptomonnaies. La chaîne ne précise pas sur quelle devise (Bitcoin, Monero, Ethereum…) le malandrin a jeté son dévolu.
Après avoir réussi à trafiquer en douce pendant deux ans, l’étudiant aurait laissé sa clé USB dans un des ordinateurs infectés, ce qui a permis à la police de le retrouver. En juillet, le département informatique de LSU avait enfin bloqué l’utilisation de son logiciel sur tous les postes.
Détournement de puissance de calcul
Son mode opératoire, relativement commun, détourne une particularité des cryptomonnaies : elles peuvent être « minées » en mettant les capacités de calcul de son ordinateur au service d’un réseau, par exemple celui du Bitcoin. Schématiquement, ces calculs serviront à vérifier la validité de plusieurs transactions opérées sur la blockchain, et donc à la sécuriser. Une fois qu’un certain nombre d’opérations ont été vérifiées, le réseau constitue un bloc, et les machines qui ont participé à sa création sont récompensées avec une petite somme de cryptomonnaies.
Plus vous aurez de ressources informatiques, plus vous pourrez faire de calcul ,et plus vous génèrerez de cryptomonnaies, que vous pourrez éventuellement échanger contre des devises conventionnelles. Mais ce système ne vient pas sans désavantage : gourmand en puissance de calcul, il use rapidement le matériel informatique et notamment les GPU. Ces composants, communément appelés cartes graphiques (même si leur utilité est aujourd’hui plus large), coûtent entre quelques centaines et quelques milliers d’euros pour les plus performantes. Le site bitcoin.fr met donc en garde : aujourd’hui, le minage de cryptomonnaie n’est pas une activité rentable pour un particulier.
Banditisme de petit échelle
En revanche, si une personne parvient à exploiter la puissance de calcul de machines qui ne lui appartiennent pas, elle opèrera un bénéfice net, puisqu’elle n’aura pas de coût. Voilà le raisonnement de l’étudiant arrêté, qui a déployé le schéma malveillant à son humble échelle.
Le minage peut facilement se voir, puisque les ordinateurs peuvent chauffer et donc être plus ou moins bruyants. On peut supposer que le délinquant ne minait que lorsque les postes n’étaient pas utilisés, afin de rester discret : cette hypothèse pourrait expliquer pourquoi il n’a pas généré plus que l’équivalent de 2 500 dollars en deux ans.
De leur côté, les criminels de haut niveau s’en prennent à des structures d’une tout autre échelle : ils tentent de détourner les supercalculateurs utilisés par les chercheurs. Avec des puissances de calcul largement supérieures à celle des ordinateurs classiques, ils peuvent de générer bien plus de cryptomonnaies, en un temps réduit.
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