Au tour de Xiaomi de passer dans le viseur de l’administration Trump. Dans un communiqué publié le 14 janvier, le département américain de la Défense a annoncé l’ajout du fabricant de smartphones à sa liste des « entreprises militaires communistes chinoises », aux côtés de huit autres organisations.
Ce lien supposé avec l’armée chinoise a des conséquences : l’État fédéral interdit ainsi aux citoyens américains d’investir dans l’entreprise chinoise. Les investisseurs devront avoir vendu leurs actions d’ici novembre 2021, si la sanction est maintenue sous l’administration Biden, et alors que Xiaomi a déjà annoncé qu’il ferait un recours sur la décision.
L’entreprise chinoise est le troisième plus gros vendeur mondial de smartphones, derrière Samsung et Huawei, mais devant Apple, avec plus de 11 % du marché mondial en 2020, selon IDC. Même si sa présence sur le marché américain est moindre, il s’est imposé comme incontournable en Chine, en Amérique latine ou encore en France.
Xiaomi s’est défendu dans un communiqué cité par Bloomberg arguant qu’il n’était « ni propriété, ni contrôlé, ni affilié à l’armée chinoise » et qu’il n’était donc pas une « entreprise militaire communiste chinoise ».
Une liste moins restrictive que celle de Huawei
Cette sanction évoque celles émises contre Huawei, l’autre géant chinois des smartphones, mais elle est d’une ampleur moindre, comme le rappelle Cnet. Huawei est inscrit sur une autre liste noire, la « Entity list », définie par le département du Commerce. Le gouvernement interdit ainsi aux entreprises américaines de faire affaire avec les entreprises de la liste, ce qui empêche par exemple Google de fournir Android, son système d’exploitation, à la marque. De même, les vendeurs de processeurs américains ne peuvent plus travailler avec le constructeur chinois.
La cause de cette différence ? Huawei a été sanctionné pour ses activités d’équipementier télécom, et non de constructeur de smartphones. Il construit les réseaux (notamment 5G) par lesquels passent les communications, et l’administration Trump craignait qu’il installe des backdoors dans le réseau américain : c’est-à-dire des points d’entrée cachés, que des espions chinois auraient pu, selon leurs théories, exploiter. Un risque pour la sécurité nationale selon eux, qui justifie le bannissement. Xiaomi ne vendant que des produits électroniques, il représente un danger moins important.
Cette qualification de Xiaomi est un nouveau signe que l’administration Trump souhaite mener jusqu’au bout sa campagne contre les entreprises chinoises, véritable marqueur du mandat. Au début du mois, elle avait déjà publié un décret pour bannir 8 apps chinoises, dont Camscanner, Alipay ou WeChat Pay.
En revanche, le bannissement (difficilement justifiable) du nouveau géant des réseaux sociaux TikTok, initialement prévu en septembre, s’est enlisé au point d’être, semble-t-il, oublié.
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