Après plusieurs mois éprouvants sur la scène internationale suite à l‘affaire Pegasus, le gouvernement israélien tente de redorer son image. Le pays qui a vu naitre le groupe NSO et son logiciel d’espionnage a décidé ce 25 novembre 2021 de réduire sa liste de pays aptes à recevoir des exports de cyberarmes de 102 à 37.
Une réduction drastique, mais tardive
Cette réduction correspond à une disparition de deux tiers des pays concernés, et élimine des anciens clients de NSO très critiqués comme le Maroc, l’Azerbaïdjan, l’Arabie Saoudite ou le Mexique. D’après la liste obtenue par le média israélien Calacist, restent surtout des pays européens comme la France ou l’Allemagne, et d’autres pays occidentaux comme les États-Unis ou l’Australie. Quelques pays asiatiques comme la Corée du Sud, l’Inde et le Japon demeurent également des marchés accessibles. Toutefois, Israël n’a pas donné de raison ni de critères officiels pour justifier de garder ces 37 États précisément, et pas les autres.
Cette décision ressemble toutefois à une tentative du pays de sauver les apparences. Les liens entre le gouvernement israélien et NSO, le fleuron du logiciel d’espionnage, ont laissé des traces sur la scène internationale. L’Etat hébreu a, entre autres, utilisé les ventes de ces logiciels d’espionnages pour normaliser ses relations diplomatiques avec des pays du Maghreb et de la péninsule arabique. Les pays cibles, eux, restent amers.
NSO au bord du gouffre
Mais aujourd’hui l’entreprise est au bord du dépôt de bilan. Son PDG a démissionné peu après le placement sur liste noire de NSO par les États-Unis en novembre 2021, qui l’empêche de faire des transactions avec des entreprises américaines. Plusieurs géants de la tech comme le groupe Meta (Facebook) et Apple ont également porté plainte contre le vendeur d’armes cyber.
Le gouvernement israélien tente malgré tout de se refaire. Comme le révélait le 22 novembre 2021 The Guardian, des discussions ont eu lieu entre des officiels français et israélien au sujet de l’espionnage du gouvernement français, Emmanuel Macron en personne ayant été la cible de Pegasus.
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