Issue de la coopération franco-sénégalaise, une école de cybersécurité a été officiellement lancée à Dakar cet automne. Saluée par la diplomatie française, l’établissement vise à former les cadres des États africains sur les questions de sécurité numérique qu’ils soient membres d’administration ou des forces de l’ordre. Jean-Yves Le Drian avait présenté l’initiative à l’automne 2017 en parlant d’ « un projet innovant, en vue de renforcer les capacités de nos partenaires africains dans la réponse aux menaces cyber, ajoutant qu’il s’agissait d’adresser des menaces tout à fait réelles qui ne sont pas limitées au monde européen ou au monde américain. »
Une école de la coopération
À vocation régionale, l’établissement compte étendre son champ d’action par-delà les frontières sénégalaises et s’ouvrir à des coopérations avec l’ensemble des États africains volontaires. Le Quai d’Orsay souligne dans un communiqué : « [l’école] vise également à renforcer la coopération régionale des États africains dans ce domaine, par l’harmonisation de l’expertise et des pratiques ». Majoritairement financée par le Sénégal, l’école rejoint un ensemble de politiques volontaristes du gouvernement de Sidiki Kaba en matière de numérique. Si les premières formations de l’école se dérouleront au printemps 2019 dans les locaux de l’ENA de Dakar, à terme, l’institution trouvera sa place à Diamniadio, ville nouvelle construite à 30 km de la capitale qui doit devenir un pôle technologique.
La diplomatie française promet d’accorder des moyens et expertises dans le cadre de cette collaboration. Le directeur de l’école, Florent Bouvet, a en outre déjà été nommé. L’ANSSI devrait également s’impliquer dans ces formations.
L’initiative ne peut être détachée du contexte de coopération militaire entre la France et le Sénégal. Si l’enjeu de la cybersécurité touche à toutes sortes de questions de défense, elle a aussi un rôle important dans la lutte contre le terrorisme, une mission sur laquelle la France assiste largement le Sénégal et les États du Sahel. En outre, sur le continent Africain, la diplomatie chinoise est également particulièrement active en matière de nouvelles technologies bien que sa crédibilité a été écornée par le scandale de l’espionnage par Pékin du siège de l’Union Africaine. La République Populaire qui a construit le siège et l’a équipé technologiquement avait été épinglée pour avoir utilisé le matériel installé pour espionner ce centre diplomatique majeur. L’affaire avait alors encouragé les diplomates à revoir leur cyberdéfense.
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