« La Belgique à la tête d’une opération pour anéantir Amaq, l’agence de presse de l’EI », titre la RTBF, « L’outil de propagande de l’État Islamique anéanti par une cyberattaque menée par l’Europe », lit-on sur le Siècle Digital, « Une cyberattaque mondiale met à terre la propagande en ligne de l’État islamique », publie Ouest France. Constatez par vous-même : la vaste opération menée par plusieurs acteurs européens contre Daesh a fait le tour du web.
En collaboration avec Europol, Eurojust, diverses forces de police étrangères mais aussi une poignée de réseaux sociaux tels qu’Instagram, Twitter et Telegram, la police fédérale belge a piloté une opération informatique de grande envergure à l’encontre de l’Etat islamique. Mobilisant plus de cent personnes, cette manœuvre préparée durant un an a mis à mal une grande partie des infrastructures informatiques de Daesh.
Quel impact durable ?
Au total, 26 000 sites, canaux ou comptes liés à la propagande du groupe ont été fermés par les forces européennes le dimanche 24 novembre 2019, et ce après deux jours d’opération qualifiée de « compliquée » par une source proche du dossier. Dans les faits, cette cyberattaque a rencontré un franc succès. Mais à quel point impacte-t-elle l’influence de l’EI sur l’immensité de la Toile ?
En 2018, une offensive informatique similaire à celle-ci touchait les réseaux de l’organisation terroriste, dont Amaq, rapidement remis sur pied. Autrement dit, les manœuvres à l’époque chapeautées par Europol, et auxquelles le parquet fédéral belge a aussi participées, n’avaient pas vraiment eu l’impact escompté. Du moins sur le long terme. Car une telle cyberattaque n’a pas d’impact durable si elle n’est pas persistante.
Le jeu du chat de la souris
« On verra combien de temps cela leur prendra pour revenir », a d’ailleurs déclaré Eric van der Sypt, porte-parole du parquet fédéral. En filigrane, pourrait-on comprendre que cette cyberattaque s’apparente ni plus ni moins à un puissant one shot à même de marquer les esprits ? Ces propos en ont tout l’air. En 2018, « cela nous a un peu surpris et c’est pourquoi nous avons essayé de faire mieux cette fois-ci », rassure-t-il.
Selon la BBC, des partisans de Daech ont rapidement pris les devants pour établir de nouveaux moyens de communication. Désormais persona non grata sur Telegram, ces derniers auraient jeté leur dévolu sur d’autres plateformes de messagerie que sont RocketChat et Riot. Un jeu du chat et de la souris qui n’est pas prêt de se terminer. Avant une prochaine cyberattaque massive ? Peut-être, mais la boucle ne serait probablement pas bouclée.
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