Un million de cyberattaques par jour. Un chiffre gargantuesque qui interpelle forcément. À la tête de la division cybersécurité du groupe chinois Huawei, John Suffolk s’est récemment exprimé dans les médias quant au nombre de cyberattaques subies par le géant de la téléphonie mobile : un million par jour, soit environ 41 700 toutes les heures, 695 par minute et 11 par seconde. Une information bien évidemment invérifiable, dont seul M. Suffolk assume la responsabilité.
L’alléchante technologie 5G
Aussi, l’intéressé n’hésite pas à mettre dans le contexte cette donnée ô combien impressionnante. Implantée dans 170 pays, la firme de l’Empire du Milieu met les bouchées doubles pour développer puis déployer la prochaine génération des standards dédiés aux smartphones : la 5G, de toute évidence. Une course technologique dans laquelle Huawei s’est jeté à corps perdu depuis déjà plusieurs années.
D’après les chiffres publiés par le média japonais Mainichi, lui-même relayé par le respecté Forbes, cinquante opérateurs issus d’une trentaine de pays différents ont d’ores et déjà signé des contrats commerciaux liés à la 5G de Huawei. Sur le plan technologique, le fleuron chinois a visiblement activé le turbo et semble prêt à mettre en place ses infrastructures partout dans le monde.
Forcément, une telle avancée technique attire les convoitises. L’objectif des attaques informatiques stoppées par les équipes de Huawei se focalise donc tout particulièrement sur sa technologie 5G. La kyrielle de brevets déposés et rachetés pour l’occasion semble en intéresser certains, dont les tentatives de vol de propriété intellectuelle se soldent généralement par des échecs.
À quelques exceptions près : s’il n’attribue aucune de ces cyberattaques, et ce malgré les accusations de Huawei en septembre dernier selon lesquelles le gouvernement américain aurait tenté d’infiltrer son intranet et ses systèmes d’information internes, John Suffolk se confesse sur les quelques succès observés. Des hackers ont en effet dérobé des informations confidentielles à l’entreprise grâce à un virus envoyé par email.
Une atmosphère tendue
Ce remue-ménage s’inscrit dans un contexte plus global de bras de fer politico-commercial entre les États-Unis et la Chine, le premier accusant le second de vouloir espionner les citoyens du monde à travers ses infrastructures 5G. Et ce en raison d’une loi controversée entrée en vigueur en 2017, qui dispose que toutes les entreprises du pays se doivent de supporter, coopérer et collaborer avec les bureaux de renseignement nationaux.
Bien qu’aucune preuve tangible ne corrobore ces accusations, les services du pays n’en restent pas moins actifs en matière d’espionnage, notamment en Afrique. De son côté, John Suffolk le martèle : « Si jamais le gouvernement chinois lui (Ren Zhengfei, président de Huawei) demandait de faire quelque chose que lui-même jugerait d’inapproprié, comme lui fournir des données ou créer des portes dérobées, il refuserait catégoriquement ».
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