La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine se joue aussi dans le cyber et l’un des théâtres d’opérations s’avère être la désinformation. Sur ce terrain, les autorités ukrainiennes revendiquent justement un succès tout récent, avec la neutralisation de cinq « fermes à bots » qui opéraient dans quatre villes et régions du pays : Kharkiv, Tcherkassy, Ternopil et l’oblast de Transcarpathie.
Dans un communiqué du 28 mars 2022, le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) déclare que l’opération menée par ses agents a permis de neutraliser une structure pour propager de fausses actualités. « Il a été établi que les criminels diffusaient de la désinformation sur l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine et des fausses nouvelles depuis la ligne de front », déclare le SBU.
Le SBU est l’équivalent ukrainien de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) en France. Sa tâche principale est de s’occuper du renseignement intérieur et faire du contre-espionnage, mais il peut aussi agir à l’étranger.
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« Ils ont ainsi tenté d’inspirer la panique parmi les citoyens ukrainiens et de déstabiliser la situation sociale et politique dans diverses régions », commente le SBU. Le service explique que les opérateurs de ces fermes sont « mandatés par les services spéciaux russes » pour procéder à du « sabotage de l’information à grande échelle » dans le pays.
Aucune arrestation n’a été mentionnée dans le communiqué du SBU. En revanche, le service met en avant ses prises de guerre : près de 10 000 cartes SIM de différents opérateurs de téléphonie mobile, plus de 100 kits pour des passerelles GSM, des ordinateurs portables et des équipements informatiques, ainsi que des documents comptables.
Cet ensemble informatique a permis de piloter un réseau comptant près de 100 000 faux comptes qui opéraient sur les réseaux sociaux. Ceux-ci ne sont pas cités, mais il est indiqué par le SBU que parmi eux se trouvent des sites communautaires qui sont bannis en Ukraine. C’est le cas de Odnoklassniki et VKontakte depuis 2017, à la suite de l’invasion de la Crimée, rappelle le Guardian.
Facebook n’est pas évoqué, mais le réseau social a probablement servi de terrain pour diffuser de la désinformation et de la propagande sur l’invasion. Par le passé, le site de Mark Zuckerberg a déjà servi comme vecteur de fake news : le 27 février, la plateforme annonçait avoir neutralisé un réseau géré par des personnes en Russie et en Ukraine pour cibler l’Ukraine.
L’Ukraine, terrain de diffusion des fake news
Si les cyberattaques contre l’Ukraine sont progressivement documentées, les opérations de désinformation le sont tout autant. Dès le 15 février par exemple, soit une semaine avant le début de la guerre, des clients d’une banque ukrainienne ont reçu des SMS suggérant un dysfonctionnement des distributeurs automatiques, ce qui était faux.
Fin février, il y a eu la campagne repérée par Facebook et, plus récemment, le 16 mars, il y a eu un incident avec une chaîne de télévision ukrainienne, Ukraine 24. Il s’agissait de faire croire à la population que le président Volodymyr Zelensky avait fini par proclamer la reddition générale — ce qui s’avère là encore faux. C’était le résultat d’un piratage.
Compte tenu de son rôle dans la guerre et de sa présence forte dans les médias et les réseaux sociaux, le président ukrainien Volodymir Zelensky est une cible toute trouvée pour les fake news. On a dit de lui qu’il avait fui Kiev par exemple ou bien qu’il avait appelé son armée à déposer les armes — un deepfake a même été conçu, mais il n’a pas réussi à tromper le public.
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