Soyons honnêtes, nous ressentons tous une certaine frayeur au moment où un site nous demande nos informations bancaires. Si des services permettent de se protéger (PayPal, Apple Pay, Google Pay…), il existe encore beaucoup de plateformes de e-commerce qui requièrent les chiffres de votre carte de paiement pour passer commande. Au vu de la multiplication des fraudes et de tout ce que l’on peut entendre un peu partout, il n’est pas rare d’avoir peur. Va-t-on se faire pirater en rentrant ses coordonnées ? Le site est-il réel ? Comment faire opposition en cas de problème ? Les questions sont nombreuses.
À ce problème, certaines banques répondent par un système dit de « e-carte bleue ». Généralement facturé un peu plus de 10 euros par an (ou intégré aux frais bancaires), il permet de se rendre sur un site pour générer une carte bancaire unique valable seulement pour un montant précis. En cas de piratage, le cybercriminel ne peut rien faire, la carte ne fonctionne pas. Il se trouve justement que ce service a inspiré Google qui, à l’occasion de sa conférence développeurs I/O, annonce Virtual Cards, son propre concurrent de la e-carte bleue.
Virtual Cards peut tout changer
Avec U-Cyber 360°, la société française Mailinblack vous permet de protéger votre organisation et d’éduquer vos collaborateurs à la cybersécurité.
Du gestionnaire de mots de passe à la sécurisation des e-mails en passant par la formation continue ou les simulations d’attaques, cette solution regroupe tous les outils pour prévenir les risques cyber.
Selon nous, Virtual Cards n’est pas un simple concurrent des cartes virtuelles des banques. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est intégré à Google Chrome, le navigateur le plus utilisé sur la planète, et donc quasiment transparent pour les utilisateurs.
Prenons l’exemple du service de la Caisse d’Épargne qui force son client à s’identifier sur un site spécial et à remplir un formulaire pour générer une fausse carte provisoire. Ce n’est pas du tout pratique, d’autant plus qu’il faut ensuite copier-coller les coordonnées manuellement. Google, lui, va rendre la génération d’une fausse carte simple, automatique et gratuite. Il n’y a rien à faire à part cliquer sur un bouton.
Concrètement, lorsqu’un site vous demandera vos coordonnées bancaires, l’option « Utiliser une carte virtuelle apparaîtra à l’écran ». Google, qui devra enregistrer votre vraie carte bancaire au préalable, affichera une animation révélant la transformation des chiffres. De fausses coordonnées seront envoyés au site marchand, mais Google vous prélèvera bien le bon montant. Au final, Google sera votre seul interlocuteur bancaire. Les autres, eux, ne pourront plus vous tracer.
Malheureusement, Virtual Cards a un défaut majeur : il se lance seulement aux États-Unis dans un premier temps (comme de nombreux services bancaires, l’Apple Card peut en témoigner). Puisque toutes les cartes Visa, American Express et Capital One américaines sont compatibles (les Mastercard arriveront fin 2022), on peut imaginer que Google pourra facilement adapter son service à l’Europe. En attendant, cela laisse quelques mois aux banques pour améliorer leur système, pourquoi pas avec des extensions dans le navigateur ?
Un moyen dissimulé d’imposer Google Pay ?
Ce qui nous étonne avec Virtual Cards est que le service vient directement faire de l’ombre à Google Pay, la solution de paiement mobile de Google, disponible sur tous les smartphones Android équipés d’une puce NFC. À partir du moment où le service fonctionne avec toutes les cartes, pourquoi s’embêter à configurer Google Pay alors que Virtual Cards fonctionnera partout ?
Nous avons interrogé Google sur le sujet qui nous dit souhaiter laisser le choix à l’utilisateur. Une fois sa carte enregistrée une première fois (même si elle n’est pas compatible avec Google Pay), alors elle fonctionnera avec Virtual Cards sur tous les sites. À quoi servira Google Pay le jour où Virtual Cards sera lancé partout ? Sans doute au paiement sans contact en extérieur, mais c’est a peu près tout. Google prend le risque de parasiter sa solution de paiement mais, soyons honnêtes, elle n’a jamais eu le même succès qu’Apple Pay ou PayPal.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !