Alors que le taux de croissance en France n’a été que 1,9 % en 2007, le secteur des télécoms enregistre fièrement une progression de 3,7 % de ses recettes l’an dernier. Selon le rapport annuel de l’Arcep, que le régulateur des télécoms a publié cette semaine, le marché français de la télécommunication aurait généré un chiffre d’affaires de 42,5 milliards d’euros en 2007, contre 41 milliards l’année précédente. Une progression qui est tout de même modeste pour un secteur aussi dynamique.
Dans le détail, le marché de la téléphonie mobile égalise désormais celui de la téléphonie fixe, avec près de 100 milliards de minutes consommées avec et sans fil. Mais en terme de revenus, le marché mobile est beaucoup plus luxuriant. Les opérateurs mobiles ont enregistré 17,8 milliards d’euros de recette (+ 5,7 %) en 2007, contre 11 milliards pour la téléphonie fixe (- 3,3 %). A dire vrai, étant donné le développement du téléphone fixe gratuit par IP, on s’attendait à pire pour le bon vieux filaire. En un an, le nombre de foyers utilisant la téléphonie par câble ou ADSL est passé de 7 à 11 millions. Une particularité française, tout comme le fort taux de pénétration de la télévision par ADSL. Merci Free, le premier opérateur à avoir proposé une offre triple play tout compris.
Désormais, les opérateurs mobiles comptent 55,3 millions de clients, alors que les FAI comptent 17,1 millions d’abonnés à Internet dont une écrasante majorité en haut débit.
Le dégroupage, qui a été le fer de lance de l’Arcep depuis plusieurs années, continue également de s’imposer. Le nombre de lignes dégroupées a progressé de 29,3 % en 2007 à 5,2 millions de lignes, dont 3,8 millions en dégroupage total. Avec désormais 70 % de la population couverte, le régulateur s’attend maintenant à ce que le rythme de couverture diminue, et il demande aux collectivités locales de faire les efforts nécessaires pour prendre en charge les coûts là où les opérateurs jugent le dégroupage pas assez rentable.
Le nouveau champ de bataille de l’Arcep est désormais le déploiement de la fibre optique, qui permet d’accès à très haut débit. Paul Champsaur, le président de l’Autorité, a insité sur la nécessité d’encadrer le déploiement de la fibre en France, en particulier pour mutualiser l’accès à l’infrastructure installée dans les immeubles, afin de dynamiser la concurrence.
Il est aussi revenu sur la question du dividende numérique laissé par l’abandon des fréquences hertziennes utilisées par la télévision analogique. Alors que le gouvernement veut octroyer une partie importante des fréquences libérées à la TNT HD et à la télévision mobile personnelle, M. Champsaur a rappelé que « la pertinence économique d’une utilisation de la seule voie hertzienne terrestre pour la diffusion sur l’ensemble du territoire d’un très grand nombre de chaînes en haute définition est très contestable« . Il serait préférable, selon l’Arcep, d’utiliser les fréquences pour déployer du haut-débit sans fil dans les zones enclavées. « Les études économiques confirment l’intuition que l’accroissement de bien-être social correspondant à l’introduction de chaînes supplémentaires, lorsqu’est déjà offert un grand nombre de chaînes, est très faible, alors qu’il est très élevé lorsqu’est étendue à l’ensemble du territoire une couverture en très haut débit mobile et nomade autrement limitée aux seules zones denses.«
Un argument qu’Eric Besson devra prendre en compte dans son plan de développement de l’économie numérique qu’il doit remettre à la fin du mois au Président Nicolas Sarkozy.
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