L’industrie du disque ne supporte donc pas qu’une autre industrie qu’elle-même puisse réaliser des bénéfices. Bien que les jeux vidéo comme Guitar Hero soient depuis quelques années l’un des seuls vecteurs de croissance des maisons de disques dans les nouvelles technologies, avec des millions de chansons vendues à travers le monde, elles commencent à se plaindre de ne pas gagner assez. « Le montant qui est payé à l’industrie musicale, même si leurs jeux sont entièrement dépendants du contenu que nous possédons et contrôlons, est beaucoup trop faible« , a prétendu jeudi le directeur de Warner Music Group, Edgar Bronfman Jr, à propos des jeux Guitar Hero et Rock Band.

Activision et Electronic Arts devraient (c’est un conseil) menacer Warner de ne plus utiliser leurs titres dans les prochains opus, histoire de rappeler qui apporte de la valeur à qui… Comme l’ont démontré des chiffres publiés à la fin de l’année dernière, les maisons de disques dont des morceaux ont été repris dans Guitar Hero ont vu les ventes de ces morceaux progresser après la sortie du jeu. Les éditeurs de jeux vidéo payent déjà des droits importants pour exploiter les titres dans leurs jeux, et font payer de la musique à un public qui est beaucoup plus habitué à pirater. Aux Etats-Unis, dans ses quatre premiers mois d’exploitation, Rock Band avait déjà généré plus de 6 millions de ventes de morceaux sur Xbox Live ou Playstation Store. Le chiffre progresse de mois en mois, et le marché est appelé à se développer fortement dans les prochaines années avec notamment l’entrée en lisse de Konami et son Rock Revolution.

Warner Music Group devrait plutôt remercier les éditeurs de jeux vidéo d’avoir trouvé un nouveau moyen de faire acheter de la musique et de la valoriser, plutôt que de prétendre aveuglément que toute la créativité des jeux vidéo ne dépend que de celle des maisons de disques, qui ont montré les limites de leur propre créativité depuis bien longtemps…

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