En principe, le droit d’auteur doit servir la société. Il doit permettre de trouver un juste équilibre entre la rémunération des auteurs et des producteurs d’une part, et l’accès le plus libre possible du public à la culture et à l’information d’autre part. En cas de conflit, le droit d’auteur recule face à la liberté d’informer, qui doit toujours primer. Mais lorsque la société commerciale s’impose à la société culturelle, les principes sont oubliés et l’absurdité devient la règle.
Ainsi, comme nous le signale notre lecteur Lamentin dans les commentaires de notre article sur la tentative de contrôle de The Pirate Bay par le Comité International Olympique, les intérêts commerciaux des Jeux Olympiques priment désormais sur la diffusion des informations comme la mort de soldats français en Afghanistan ou le crash d’un avion civil à Madrid. Pendant toute la durée des JO de Pékin, le journal de France 2 et France 3 ne peut plus être regardé depuis l’étranger par les internautes hors de l’Europe.
« En raison des droits TV très stricts concernant les images des Jeux Olympiques, les journaux télévisés de France 2 et France 3 sur nos sites ne sont plus accessibles hors Europe (UER) durant la période des JO« , prévient ainsi un message sur le site de France Télévisions.
Il est certain que la diffusion de quelques secondes d’une finale olympique ou d’un podium dans le journal télévisé français porte un grand préjudice économique au Comité International Olympique et à ses partenaires diffuseurs de l’étranger, qui justifie de mettre le rideau noir sur l’ensemble du journal. Le ridicule ne tue pas.
Jusqu’où faudra-t-il pousser l’absurdité pour que les gouvernements se décident enfin à sanctionner les abus et à mettre l’ensemble des règles de propriété intellectuelle à plat ? La question n’est plus de savoir si il faut le faire, mais quand auront-ils enfin le courage de le faire.
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