C’était il y a huit ans. Des millions d’internautes à travers le monde s’échangeaient alors des chansons sur le premier des réseaux P2P d’une popularité planétaire, Napster. Et Metallica, par la voix de son leader Lars Ulrich, s’en prenait alors violemment au logiciel et à ses utilisateurs, contre ses propres fans qui avaient choisi avec Napster une nouvelle manière de découvrir et de s’échanger de la musique à l’ère du tout numérique.
Le groupe de hard rock avait été jusqu’à envoyer à Napster dans treize boîtes en carton un listing des pseudos de plus de 300.000 de ses fans qui partageaient illégalement sa musique, et qu’il fallait bloquer. Napster s’était exécuté avant de l’être, mais Metallica avait signé pour de longues années une déclaration de guerre contre les internautes.
Le point d’orgue du divorce entre Metallica et son public a sans doute été atteint lorsque le célèbre et non moins influent dessin animé South Park s’est fendu en 2003 d’un épisode comparant Lars Ulrich à un milliardaire capricieux, totalement isolé des préoccupations de ses fans et de la réalité (l’épisode est disponible gratuitement en streaming à cette adresse).
Depuis, Metallica lutte pour se refaire une image digne de son glorieux passé. Le groupe offre depuis longtemps des enregistrements de ses concerts sur son site officiel, de bonne qualité, et a déployé des efforts colossaux pour la sortie de son prochain album programmé le 12 septembre. ElectronLibre revient ainsi sur la campagne entamée depuis cinq ans pour sortir Death Magnetic, avec notamment un site dédié, Mission Metallica, qui a permis aux fans de suivre en direct la réalisation de l’album et d’accéder à des contenus exclusifs. Au début de l’été, le groupe a sorti un coffret avec une carte Premium donnant l’accès à des contenus inédits en ligne, et un bon pour obtenir le CD dès sa sortie et télécharger l’intégralité dès le 11 septembre à minuit.
Mais surtout, Lars Ulrich a changé d’optique à 180 degrés concernant le P2P. Dans une interview, le batteur de Metallica s’est presque félicité que l’album soit déjà disponible sur les réseaux et qu’il soit téléchargé gratuitement avant même sa sortie dans les bacs. « S’il continue à fuiter un peu partout dans le monde aujourd’hui ou demain, que demande le peuple… Nous sommes en 2008. Ca fait partie de la manière dont les choses se passent aujourd’hui, c’est normal. Nous sommes contents« , a-t-il assuré.
Les fans d’hier sauront-ils pardonner au groupe d’avoir poignardé Napster et lui accorder un droit de repentance ? Il faut l’espérer pour Metallica, dont Death Magnetic pourrait en effet être son dernier album produit chez une major… avant l’autoproduction sur Internet.
Il aura alors besoin d’une communauté soudée, qui se sent enfin en phase avec son groupe.
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