Le gouvernement veut faire le point sur l’implantation des antennes-relais de communication mobile suite à la décision du tribunal de grande instance de Nanterre d’ordonner à Bouygues Telecom de démonter une antenne au nom du principe de précaution, et de la possible « exposition à risque sanitaire » soulevée par le tribunal. Le secrétaire d’Etat au développement de l’économique numérique Eric Besson a indiqué qu’il tiendra le 17 octobre une réunion de travail sur ce dossier en compagnie des principaux acteurs.
M. Besson a ainsi convoqué des représentants du ministère de la Santé, du secrétariat d’Etat à l’aménagement du territoire, du ministère de l’Economie, de l’association des maires de France, et les trois opérateurs mobiles. Mais pas d’association de riverains ou de prévention des risques comme l’association Robin des Toîts, très active pour dénoncer les risques sanitaires causés par les technologies sans fil.
Le but de la réunion n’est pas de confronter les points de vue mais « de faire un point neutre et objectif sur ce dossier« , a précisé une porte-parole du secrétaire d’Etat. « Nous souhaitons réunir tout le monde autour de la table, discuter des problématiques et des difficultés des uns et des autres pour clarifier le débat« .
Alerté en juin par 19 scientifiques français sur le danger possible des ondes électromagnétiques émises par les communications mobiles, le gouvernement avait choisi de rappeler qu’aucune étude scentifique à ce jour ne permettait de démontrer une dangerosité des communications sans fil. Le ministère de la Santé, pourtant, avait lui-même appelé en début d’année à des mesures de précaution dans l’usage des téléphones portables, en particulier chez les enfants.
Les résultats d’une grande étude internationale commandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Interphone, devaient être publiés le mois dernier. Ils ne l’ont pas été. Lancée en 2000 et achevée six ans plus tard, l’étude a été menée auprès de 14.000 personnes dans 13 pays. Selon The Economist, ils pourraient ne pas être publiés avant la fin de l’année.
Aux Etats-Unis, le spécialiste de santé publique et professeur de santé environnementale à l’université d’Albany (New York) David Carpenter a récemment alerté le Congrès sur les risques que peuvent poser les ondes de télécommunication mobile. « On ne doit pas rééditer ce que nous avons connu à propos de la cigarette et du cancer du poumon, où notre nation a pinaillé sur chaque détail d’information avant d’avertir le public« , a-t-il déclaré devant les députés le 25 septembre. Il a été rejoint par Ronald Herberman, responsable de l’un des dix plus importants centres de recherche américains contre le cancer. « A la lumière des 70 ans que cela nous a pris pour retirer le plomb des peintures et des 50 ans qu’il a fallu pour établir de façon convaincante le lien entre la cigarette et le cancer du poumon, a-t-il rappelé, j’affirme qu’on ferait bien de tirer les leçons du passé pour mieux interpréter les signes de risques potentiels« .
Il ne s’agit pas, cependant, de choisir entre un monde avec ou sans communication mobile. Ceux qui tirent la sonnette d’alarme expliquent qu’ils souhaitent rationaliser les installations pour diminuer les risques sanitaires, ce qui serait très coûteux pour les opérateurs.
Contrairement à ce que l’on peut penser instinctivement, il ne faudrait pas en effet limiter le nombre d’antenne-relais pour diminuer les risques d’exposition dangereuse, mais au contraire les multiplier. Car pour limiter les coûts d’installation dans certains quartiers et surtout dans les zones rurales, les opérateurs placent moins d’antenne-relais mais augmentent leur puissance d’émission pour couvrir une zone plus grande. Ce sont ces antennes-relais à forte puissance, dont le plafond est toutefois fixé par une norme légale, qui font le plus débat. Ce seront probablement elles, également, qui seront au coeur des discussions du 17 octobre.
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