Mis en place en 1974 pour sauvegarder le patrimoine audiovisuel français, l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) étend ses attributions pour fournir aux ayants droit les moyens techniques de protéger leurs œuvres. Après Dailymotion en février, c’est au tour de la plateforme WAT de TF1 de prendre en charge la reconnaissance des empreintes (fingerprint) incrustrées dans les contenus vidéo par l’INA, via sa technologie « Signature« . La chaîne du groupe Bouygues va elle-même adopter la technologie pour signer l’ensemble de ses contenus dans l’espoir de les protéger contre le piratage.
« L’Ina est en mesure grâce à ce logiciel de protéger quasi immédiatement après leur diffusion les contenus de TF1 jugés comme très sensibles au piratage à compter de la transmission des signatures de TF1 vers l’Ina », explique l’institut. « Cette performance dote TF1 d’une protection solide et réactive« , assurent les deux partenaires. Mais pour être efficace, la technologie doit être implantée sur les services utilisés par les internautes pour publier les contenus signés par le fingerprint de l’INA. C’est en effet lorsque la présence d’un fingerprint est reconnue par la plateforme que celle-ci peut décider de bloquer la diffusion de la vidéo, ou de la diffuser contre rémunération selon l’accord négocié avec l’ayant droit. Le fingerprint est donc totalement indolore, par exemple, pour les utilisateurs de réseaux P2P qui s’échangent des contenus de TF1.
Pleine d’espoir, la chaîne veut croire que « grâce à cette technologie, TF1 pourra poursuivre ses actions contre le piratage, protéger la forte valeur de ses programmes, et ainsi laisser éclore un modèle de business online vertueux dans un univers réglementé« . Dans un langage très marketing, elle assure que c’est « l’opportunité pour TF1 de concentrer audience et monétisation online autour de ses produits Web puissants (TF1Network : tf1.fr, lci.fr, plurielles.fr, eurosport.fr, wat.tv, overblog.com, automoto.fr, tfou.fr notamment) et de ses partenaires officiels. Outre la protection défensive de ces contenus, il s’agit clairement d’une opportunité de croissance de la consommation et de la monétisation online des contenus du groupe TF1.«
Ce succès ne sera cependant au rendez-vous que si l’utilisation des contenus de TF1 reste suffisament libre pour les utilisateurs sur les plateformes qui gèrent le filtrage de l’INA. Dans le cas contraire, il y a fort à parier que les utilisateurs se rendront sur d’autres plateformes moins regardantes. C’est tout le fragile équilibre à trouver entre contrôle et liberté.
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