On connaissait les DRM sur les jeux vidéo, déjà détestés des joueurs. Nintendo invente les DRM sur les accessoires. Le micro Wii Speak qui permet de discuter de vive voix avec ses amis et adversaires sur la console de Nintendo est en effet fourni avec une clé unique qui permet de télécharger la chaîne Wii Speak. Sans cette clé de 16 caractères, il n’est pas possible d’installer la chaîne. Or le code fourni avec l’accessoire n’est accepté qu’une seule fois.
Il n’est donc pas possible d’installer à nouveau la chaîne Wii Speak sur une autre console avec le même code, ce qui rend la revente de l’accessoire peu attractive pour le marché de l’occasion. Toutefois le problème se limite pour le moment à la seule chaîne Wii Speak, qui permet aux joueurs de se rassembler pour discuter en dehors des sessions de jeu. Le jeu Animal Crossing sur la Wii, qui exploite le microphone, n’exige pas le code pour autoriser l’utilisation de l’accessoire.
Nintendo ouvre cependant la boîte de Pandore, et pourrait donner des idées aux éditeurs de jeux comme Guitar Hero ou Rock Band, qui exigent des accessoires coûteux. Sous prétexte de lutter contre le piratage, les éditeurs pourraient associer un accessoire matériel impossible à reproduire à une copie du jeu qui deviendrait inutilisable sans son accessoire… invendable d’occasion.
Ce ne serait pas le premier coup porté au marché de l’occasion puisque déjà l’ensemble des jeux pour PC de la gamme Games for Windows sont fournis avec un code unique qui, concrètement, interdit leur revente dans les grandes chaînes de jeux d’occasion traditionnelles (Micromania, Game, …). De même, la volonté des éditeurs de dématérialiser les jeux vidéo pour les vendre sous forme de téléchargement sous DRM participe à cette destruction progressive du marché du jeu vidéo d’occasion. Il faudra toutefois trouver un équilibre pour que la diminution du nombre de jeux vidéo d’occasion n’entraîne pas, mécaniquement, une diminution du nombre de jeux neufs écoulés.
Comme pour les voitures neuves dont les ventes sont dynamisées par l’existence d’un marché de seconde main organisé par les concessionnaires eux-mêmes, le marché du jeu vidéo ne se développera que s’il existe pour le joueur la possibilité de revendre à moins cher les jeux qu’il a acheté au prix fort.
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