Vendre de la musique à l’unité n’est probablement pas un modèle économique adapté à l’ère numérique. Les majors doivent faire preuve de plus d’imagination, ce qu’elles commencent à faire. Elles proposent notamment des licences de leur musique pour des jeux vendus sur l’iPhone, à l’image de EMI qui s’associe cette semaine à Tapulous pour lancer Tap Tap Dance. Petit tour d’horizon.

Alors que les majors du disque font tout pour affaiblir le poids d’iTunes sur le marché de la musique en ligne, c’est encore une fois dans les bras d’Apple qu’elles trouvent une voie de secours face à la crise. L’iPhone et son App Store sont en effet remplis d’applications musicales très populaires, qui offrent de nouvelles perspectives de croissance à une industrie baignée dans la morosité depuis le début des années 2000. Elles permettent en effet au label de recevoir des rémunérations directes ou indirectes sur l’exploitation de leur catalogue.

A côté des logiciels mobiles de Deezer ou Last.fm qui rémunèrent les maisons de disques pour chaque écoute se trouve par exemple l’excellent (et impressionnant) Shazam, qui permet d’acheter directement sur iTunes des chansons identifiées grâce au micro de l’iPhone. Les radios Nostalgie, Chérie FM, NRJ et Rire & Chansons (qui appartiennent toutes du même groupe) ont également leur application qui permet de les écouter en streaming et d’afficher à l’écran les biographies des artistes diffusés, en ajoutant des signets sur celles que l’on souhaite acheter. D’autres, comme Anthem Music Videos, référencent les clips musicaux trouvés sur YouTube, qui rémunère également les maisons de disques pour chaque lecture de vidéo.

Des jeux créés pour les maisons de disques

Par ailleurs, les maisons de disques misent de plus de plus sur les jeux. A l’instar des jeux musicaux comme Guitar Hero ou Rock Band présents sur les consoles de salon, les jeux mobiles basés sur la musique envahissent l’App Store. Le jeu Guitar Rock Tour, inspiré de Guitar Hero, invite le joueur à jouer de la guitare ou de la batterie au rythme de la musique. Vendu 5,99 €, il est livré avec certains classiques comme Message in a Bottle, Rock You Like A Hurricane ou encore You Really Got Me, pour lesquels l’éditeur Gameloft a dû payer les licences.

Le label Ministry of Sound (issu de la boîte de nuit du même nom) s’est associé à iZotope pour proposer une version spéciale de son jeu iDrum (4,99 €), qui permet de « construire et personnaliser les beats » et de mixer jusqu’à 300 samples fournis par le label. « Cette édition spéciale de iDrum est le parfait compagnon au nouvel album de Ministry of Sound représentant l’histoire du clubbing, Anthems II, disponible maintenant sur la boutique iTunes« , précise le label britannique.

Le succès de Tap Tap Revenge, un jeu gratuit également inspiré de Guitar Hero, donne aussi des idées aux groupes et aux maisons de disques. Trent Reznor, le charismatique leader de Nine Inch Nails opposé à la lutte contre le piratage, s’est associé à l’éditeur Tapulous pour proposer Tap Tap Revenge : Nine Inch Nails Edition, une version payante (3,99 €) qui embarque 16 chansons issues des derniers albums de NiN, The Slip et Ghosts I-IV.

Une idée reprise par EMI, puisque le label s’est lui aussi associé pour sortir Tap Tap Dance (3,99 €), qui intègre 10 chansons dont 5 issues d’artistes EMI (Moby, the Chemical Brothers, Digitalism, Daft Punk et Basement Jaxx). Les cinq autres sont éditées par des labels indépendants : Justice, Junkie XL, Soul Magic Orchestra and Morgan Page.

Tapulous a également sorti Christmas with Weezer (3,99 €), un nouveau jeu musical avec six chansons de Noël interprétées par le célèbre groupe Weezer. Si le joueur parvient au niveau de difficulté le plus élevé, il accède en plus à deux chansons du Red Album.

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