Trois adolescentes sont poursuivies aux Etats-Unis pour avoir envoyé à leur petit ami des photos d’elle-même en très petite tenue. Une pratique de plus en plus courante que les autorités américaines refusent de banaliser.

Nous rapportions il y a peu une étude américaine selon laquelle 20 % des adolescents s’envoient désormais des photos ou des vidéos d’eux-mêmes nus ou à moitié nus, par SMS, messagerie instantanée ou e-mail. Des « sextos », en quelque sorte. Ces résultats mettaient en perspective les efforts réalisés par différents gouvernements, notamment en France, pour imposer des filtres parentaux qui protègent enfants et adolescents des contenus pornographiques diffusés sur Internet. Visiblement, les ados sont à la fois consommateurs et producteurs de ces contenus, lorsqu’ils découvrent leur sexualité.

Mais pour avoir envoyé des sextos à leurs amis, trois adolescentes de Pennsylvanie de 14 à 15 ans sont aujourd’hui poursuivies pour fabrication, dissémination et possession d’images pédopornographiques. Leurs petits amis respectifs, de 16 à 17 ans, sont quant à eux poursuivis pour possession d’images à caractère pédophile.

Même si le fait de considérer comme de la pédophilie le fait que des ados se prennent eux-mêmes en photos et les envoient à d’autres ados peut sembler un peu tiré par les cheveux, les autorités locales ne veulent pas en démordre. Ils veulent en faire un exemple, pour décourager les jeunes de continuer à s’échanger des photos à caractère sexuel.

« C’est très dangereux« , a ainsi expliqué le capitaine de la police George Seranko. « Une fois que c’est sur un téléphone mobile, ce téléphone peut-être mis sur Internet où n’importe qui dans le monde peut accéder à cette photo juvénile. Vous ne réalisez pas ce que vous faites jusqu’à ce que ça soit fait« .

La police avait découvert les images après avoir saisi le téléphone mobile d’un adolescent qui l’utilisait en violation des règles de l’établissement scolaire. S’ils ne risquent a priori pas la prison, les ados accusés de pédophilie risquent de figurer pendant au moins 10 ans sur un registre des délinquants sexuels, avec toutes les conséquences imaginables sur leur carrière professionnelle.

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