L’industrie du jeu vidéo marche la tête à l’envers. En tout cas si l’on prend au pied de la lettre le discours des grands studios. Electronic Arts (EA), qui a fustigé le piratage sur PC et imposé des DRM ultra-restrictifs sur ses dernières sorties de jeux vidéo sur ordinateur pour empêcher les copies, a annoncé des pertes record et la suppression de 1.100 emplois pour affronter la crise. Il avait pourtant tout fait pour ne pas chambouler le marché, en sortant essentiellement d’énièmes suites des mêmes jeux vidéo qui ont fait leur preuve dans le passé, en gardant des prix toujours aussi élevés pour ne pas perdre de chiffre d’affaires, et en menant la guerre aux 0,2 % de ses clients qui seraient tentés par le piratage. Une stratégie idéale pour les actionnaires.
Mais l’imprudent Stardock, qui n’a pas fait ses devoirs à l’école de commerce, s’en sort beaucoup mieux. Depuis des années, l’éditeur inconscient des dangers du piratage n’édite que des jeux sur PC, et refuse pourtant de mettre des DRM sur ses logiciels et ses jeux vidéo (Sins of a Solar Empire, Demigod…). Pire, il a même osé rédiger une Déclaration des Droits du Joueur qui postule que « les Joueurs ont le droit de ne pas être traités comme des délinquants potentiels par les développeurs ou les éditeurs« , et il maintient des prix plus bas que ceux de la concurrence. Il fait tout, lui, pour se conduire droit vers la faillite.
Et pourtant, Stardock vient d’annoncer l’ouverture prochaine d’un nouveau studio de création de jeux vidéo dans le Michigan. Il va y investir 900.000 dollars et créer une cinquantaine d’emplois, dans le but de développer un RPG sur PC qui, sans aucun doute, ne sera pas non plus protégé contre le piratage.
Cette année, Stardock doit sortir en mars le jeu Demigod développé par Gas Powered Games (Supreme Commander), et il éditera en février 2010 le jeu de stratégie fantastique Elemental : War of Magic, toujours exclusivement sur PC, sans DRM.
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