Christine Albanel a proposé mardi que les bornes d’accès Wi-Fi mises à disposition du public notamment dans les bibliothèques ou dans certaines mairies ne donnent accès qu’à des sites figurant sur une liste blanche.

C’est la surprise du jour. A l’occasion de son audition par la commission des lois et des affaires culturelles, Christine Albanel a sorti de son chapeau une idée qui en dit long sur la vision qu’a le gouvernement d’Internet. Pour éviter que les accès Wi-Fi ne puissent être utilisés pour pirater des œuvres sur Internet, la ministre de la Culture a proposé que les accès publics soient configurés comme des « portails blanc« .

« L’Hadopi pourra enjoindre (les gestionnaires d’accès Wi-Fi publics) de prendre des mesures prétentives« , a ainsi rappelé la ministre de la Culture et de la Communication. « Par exemple un portail blanc qui ne donnerait accès qu’à des sites vérifiés, après consultation de différents acteurs concernés« , a-t-elle ajouté en substance.

Une idée qui ramène droit vers le minitel, soit disant trouvée dans les propositions du Conseil général des technologies de l’information (CGTI), qui avait été saisi à titre consultatif par le ministère de la Culture pour étudier la faisabilité du filtrage.

Or si le CGTI a bien étudié cette possibilité de filtrage sur liste blanche, c’était a priori uniquement dans le cas où il y aurait la nécessité de préserver l’accès à des sites essentiels pour les personnes déjà sanctionnées d’une suspension de l’accès par l’Hadopi. Pas dans un scénario de filtrage préventif des accès Wi-Fi publics.

Le rapport du sénateur Bruno Retailleau indiquait à cet égard que le CGTI « estime que des solutions techniques existent, comme le déploiement d’une infrastructure spécialisée, orientant l’abonné vers un serveur à partir duquel seuls certains sites ou services sont accessibles, mais il reconnaît que  » le problème est là plus financier que technique « . Il juge aussi que  » force est de reconnaître que le kaléidoscope technique de l’internet haut débit apporte, en France comme ailleurs, des limitations diverses à une mise en œuvre opérationnelle (d’une coupure d’accès empêchant exclusivement le téléchargement) ; elles ne peuvent être ni rapidement ni pleinement surmontées« .

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