L’information est une composante stratégique essentielle dans la stratégie militaire. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que l’armée cherche à surveiller Internet et l’ensemble des communications sensibles qui pourraient avoir un impact sur la sécurité nationale. Mais avec le système HERISSON, détaillé par notre confrère PC Inpact, la France veut se doter d’un outil de surveillance de grande envergure qui alimente le risque d’un Big Brother à la française.
Le Système HERISSON (« Habile Extraction du Renseignement d’Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées ») vise à surveiller et à référencer dans une base de données toutes les communications et les contenus véhiculés par tous les médias, en particulier Internet. La Direction Générale des Armées (DGA), en charge des renseignements pour le ministère de la Défense, aurait la paternité du projet dont le cahier des charges a été rendu public dans un document Google Docs.
Le projet a été évoqué dans un appel d’offres lancé en avril 2007, portant sur les « conception réalisation et évaluation d’un plate-forme dédiée au traitement des sources ouvertes pour le renseignement militaire d’intérêt stratégique« . Une fois le marché notifié, le prestataire bénéficie de 36 mois pour réaliser ce qui semble tentaculaire.
Herisson doit être capable de surveiller et de collecter des données issues des médias traditionnels (télévisions, radios libres, presse papier, livres, …) , et des nouveaux médias (presse en ligne, sites web institutionnels, bases de données en ligne, réseaux sociaux, blogs et sites personnels, moteurs de recherche, annuaires, portail, agrégateurs d’actualités, flux RSS…). Les services de chat IRC, mailing-list, forums, newsgroups, ou Peer-to-Peer sont également visés. Herisson doit ainsi pouvoir télécharger sur les réseaux FTP ou les réseaux P2P.
Le système doit être capable de reconnaître tout type de contenus (texte, image, son et vidéo), en ayant « la capacité de collecter des données via les protocoles : MMS (flux vidéo type Windows Media Player) RSTP (flux vidéo type Real Player) POP3 (messagerie)« . Il doit aussi pouvoir « gérer un éventail large, non restreint et évolutif de formats de documents de type : Vidéo (AVI, MPG, MOV, MP4, Real, FLV, OGM …) ; Audio (WAV, MP3, OGG…) ; Image (BMP, JPG, TIFF…) ; Texte (HTML, MHTML, Open Document, Open XML/Microsoft Office, Adobe PS/PDF, Flash)« .
Parmi les caractéristiques techniques souhaitées par le ministère de la Défense figure la capacité d’Herisson à effectuer les « détection et classification d’objets contenus dans une image (personne, véhicule, meuble…) » et permettre « la détection et l’identification de personne dans une vidéo« . Le tout classé grâce à un système complexe de métadonnées, qui permettront de retrouver les contenus en fonction de leur source, de leur contexte, des textes qui les accompagne, etc., etc.
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