Il y a moins d’un an, EMI annonçait l’embauche de Doug Merrill, l’ancien directeur des systèmes d’information (DSI) de Google, recruté pour diriger la stratégie numérique de la major britannique. C’était une fenêtre ouverte vers un changement de cap complet de la part d’EMI, même si nous avions immédiatement émis des doutes sur la capacité de Merrill à faire évoler la maison de disques dans le bon sens. « Si l’information suscite des interrogations, c’est qu’elle constitue un véritable clash entre deux industries qui ont par tradition des philosophies totalement opposées« , notions-nous ainsi. « Merrill devra soit se convertir à la religion du droit d’auteur exclusif, soit au contraire se faire prophète d’un changement de philosophie au sein de la maison de disques, pour apprendre notamment à gagner de l’argent grâce à la gratuité« . Ca n’aura été ni l’un, ni l’autre.
L’embauche de Merrill n’a strictement rien changé à la stratégie d’EMI, toujours aussi absurde lorsqu’elle s’attaque à ses propres artistes, se bat contre la copie privée numérique, porte plainte contre des sites qui ont déjà cessé leur activité, ou contre des développeurs indépendants parce qu’ils utilisent des API fournies par des tiers qui déplaisent à la maison de disques. La stratégie d’EMI est toujours la même : limiter au maximum l’innovation, faire signer le maximum de chèques.
Ca n’est donc pas une surprise si EMI annonce le départ de Doug Merrill, sous un prétexte fallacieux. « Avec des revenus numériques qui comptent désormais pour 20 % de notre chiffre d’affaires et sont en pleine croissance, et avec le progrès que nous avons réalisé dans l’intégration de notre opérations numériques au sein de l’ensemble de la structure, nous n’avons plus besoin de faire fonctionner une division numérique indépendante« , explique la direction dans un mémo communiqué aux employés. Le message s’en tient au strict minimum syndical dans les remerciements adressés à son ancien employé, lequel n’a pas souhaité expliquer les raisons de son départ.
Mais preuve que la société a toujours besoin d’un expert en numérique, EMI a choisi de promouvoir Cory Ondrejka à la vice-présidence pour le Marketing Numérique. L’homme est l’ancien directeur technique de Second Life, le monde virtuel qui n’excite que les professionnels du marketing.
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