La Principauté de Monaco a demandé aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer l’accès aux sites internet dont la liste est fournie par l’Internet Watch Foundation, une fondation britannique de protection de l’enfance sur Internet.

Alors que le filtrage du net est annoncé en France avec la future loi de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi), Monaco prend de l’avance. La principauté a décidé de bloquer l’accès à certains sites Internet, sous le prétexte de lutter contre la pédophilie. Le système est actif depuis le 15 avril.

Pour établir la liste des sites à filtrer, le Gouvernement Princier a décidé de s’en remettre à celle établie par l’Internet Watch Foundation (IWF), celle-là même qui avait abouti en Grande-Bretagne à la censure abusive d’une page de Wikipedia. Fondation britannique de droit privé, l’IWF agit à sa seule discrétion pour ajouter ou retirer un site de la liste transmise aux fournisseurs d’accès qui acceptent de coopérer au filtrage.

Ainsi le Gouvernement, la Direction des Services Judiciaires, Monaco Telecom et l’association monégasque Action Innonence se sont mis d’accord pour mettre en place un blocage des sites à contenus pédophiles sur le rocher. En cas de tentative d’accès à un site bloqué, un message s’affiche qui prévient l’utilisateur du blocage, et en explique la raison.

Le site Internet de la Direction de la Sûreté Publique de Monaco permet en outre aux internautes de signaler les sites qui hébergent du contenu pédopornographique. Outre l’ajout à la liste de l’IWF, ces dénonciations doivent permettre aux autorités monégasques d’intenter des poursuites judiciaires.

En France, l’étude d’impact sur la Loppsi, publiée par PC Inpact, a pris la mesure de la difficulté technique du blocage souhaité par le gouvernement. Elle conclut que le filtrage sera soit trop sévère, puisque par exemple « les effets du classement en liste noire s’exercent sur l’ensemble du site recensé, alors même qu’une partie de celui-ci peut constituer une activité légale« , soit probablement trop cher. La Loppsi pose aussi, voire surtout, la question du contrôle des listes des URL à filtrer. Un contrôle qui n’est pas prévu par le projet de loi.

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