Depuis l’entrée en vigueur de l’IPRED le 1er avril dernier, le trafic en Suède remonte progressivement à des niveaux qui dépassent désormais la consommation de bande passante à la même époque l’an dernier.

Voilà qui pourrait faire douter (si c’était encore besoin) de l’efficacité à long terme de la loi Création et Internet, et de toute tentative de réguler par la répresion le téléchargement illégal. Après le passage d’une loi contre le piratage en Suède, les FAI locaux avaient constaté début avril une forte baisse du trafic Internet, de lors d’un tiers. Deux mois plus tard, ils constatent que la consommation de bande passante remonte et dépasse le niveau de la même époque l’an dernier.

Le trafic avait brutalement chuté le 1er avril, date d’entrée en vigueur en Suède de l’IPRED, la transposition de la directive européenne sur le renforcement des droits de propriété intellectuelle. Déjà transposée en France, la directive autorise les ayants droit à collecter les adresses IP des internautes suspectés de téléchargement illégal sur les réseaux P2P, pour obtenir ensuite leur identité et leur envoyer des avertissements ou des convocations aux tribunaux. Son principal effet, outre une baisse importante du trafic, de 85 Gbps à environ 50 Gbps, a été de provoquer un très fort intérêt pour IPREDATOR, la solution d’anoymat proposée par The Pirate Bay. Et de contribuer à propulser le Parti Pirate au Parlement européen.

Deux mois plus tard, le trafic est remonté près des 70 Gbps, un niveau encore très inférieur aux 85 Gbps constatés fin mars, mais tout de même plus élevé qu’à la même période l’an dernier (autour de 40 Gbps).

Reste que se baser sur le trafic internet pour juger de l’efficacité ou non de la loi n’est pas suffisant. Quelle part de la reprise du trafic est-elle due à un regain d’intérêt pour BitTorrent et consorts, et quelle part est due au développement de services « légaux » ? En l’absence de chiffres sur la consommation des offres légales, on ne peut répondre ni dans un sens, ni dans l’autre.

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