Réponse : parce que ça marche ! Selon une étude menée par le Groupe de Travail Anti-Abus sur les Messageries (MAAWG) auprès des 800 personnes interrogées par téléphone et par Internet aux Etats-Unis et au Canada, 12 % des internautes auraient déjà acquis un bien ou un service après avoir reçu un mail non sollicité. Autrement dit grâce à un spam.

Les deux tiers des personnes interrogées ont pourtant indiqué qu’elles étaient très ou relativement expérimentés en matière de sécurité sur Internet, et une majorité a déclaré utilisé des filtres anti-spam. 82 % avaient connaissance de l’existence de bots ou de botnets, mais la plupart ne se sentent pas pour autant exposés à ces « ordinateurs zombis » contrôlés à distance pour envoyer du spam.

48 % ont indiqué n’avoir jamais cliqué sur un lien provenant d’un e-mail de spam, ce qui veut dire que l’autre moitié l’a fait. Pour 12 % d’entre eux, parce que le produit ou le service vendu les intéressait. 13 % ont cliqué machinalement sans trop savoir pourquoi, 6 % par curiosité, et 17 % l’ont fait par erreur.

Le MAAWG est un consortium qui réunit des opérateurs télécoms (France Telecom, Comcast, AOL, AT&T, Verizon,…), des éditeurs de services en ligne (Yahoo, Facebook, Google, Tucows, …), des industriels (HP, Sandvine, Sun, et un grand nombre d’éditeurs de logiciels anti-virus et anti-spam (McAfee, Symantec, AVG, F-Secure, Kapersky, Sophos, Trend Micro, …). Fondé en 2004, il vise à mettre en commun les efforts de lutte contre les spams et de phishing, et à définir les « bonnes pratiques » qui permettent de limiter le volume et l’impact du spam, y compris dans la définition des protocoles d’envoi de messages.

Parmi les mesures prises par les FAI, au moins en France, figure le blocage du protocole SMTP au niveau des routeurs des fournisseurs d’accès, de sorte que les e-mails ne puissent plus être envoyés par un bot hébergé sur l’ordinateur d’un abonné. Même s’il s’agit d’une mesure en apparence salutaire, elle est contestée par les partisans de la neutralité du net, qui jugent qu’il s’agit d’une première atteinte à la neutralité du transporteur de données qui ne doit bloquer aucun protocole sous quel que prétexte que ce soit. Certains FAI comme Free permettent tout de même aux abonnés qui le souhaitent de désactiver le blocage du SMTP.

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