Lorsque les débats sur Hadopi 1 battaient leur plein, il y a quelques semaines, un service est devenu rapidement très prisé, puisqu’il permettait de télécharger en quelques secondes des fichiers MP3 depuis des plate-formes de streaming audio, comme Deezer, Jiwa ou Imeem.
Surnommé Freezer, ce petit logiciel fonctionnait comme une sorte de proxy afin d’enregistrer le flux audio diffusé par l’un de ces sites. Or, le projet Freezer est désormais terminé, puisque le responsable a reçu une requête de Deezer lui demandant de cesser cette activité.
Pourtant à l’époque, le site affichait dans ses pages le principe que le logiciel n’était pas illégal, puisque cela dépendait surtout de ce que l’utilisateur final en faisait. En effet, l’utilisateur pouvait très bien s’en servir pour récupérer de la musique sous licence libre par exemple.
Par ailleurs, ce logiciel pose évidemment la question du concept de copie privée à l’ère numérique. En effet, l’enregistrement d’un flux audio et/ou vidéo depuis un site distant à titre privé est-il considéré comme de la copie privée ? Il y a quelques années, madame Catherine Kerr-Vignale, membre du directoire de la SACEM, allait justement dans ce sens.
Dans un entretien avec des internautes donné le 12 octobre 2007, madame Kerr-Vignale indiquait ainsi : le contrat passé entre Deezer et la Sacem permet à l’internaute d’écouter en illimité des œuvres musicales. Si l’on peut enregistrer Deezer, comme on le fait déjà de la radio, cela sera fait sur des supports vierges, sur lesquels la rémunération pour copie privée sera perçue pour le compte, non seulement des auteurs mais des producteurs et des artistes interprètes, comme ceci est fixé par l’ensemble des décisions adoptées dans le cadre de la commission d’Albis.
Au regard de cette déclaration, nous pouvions penser que l’internaute pouvait tout à fait enregistrer sur Deezer et compagnie comme il est possible de le faire avec une radio classique. Les fichiers musicaux enregistrés pouvaient ensuite très bien être gravés sur un CD vierge soumis à la taxe sur la copie privée.
L’auteur du logiciel n’a en tout cas pas souhaité voir jusqu’à quel point la copie privée avec un site de streaming était autorisé. Nous verrons si avec son nouveau projet, IPULP, l’auteur va poursuivre dans le même sens ou va opter pour une solution plus en phase avec la vision de l’industrie culturelle.
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