Le Parti pirate britannique est depuis hier officiellement enregistré par la commission électorale. Désormais, la formation politique va pouvoir participer au combat politique des prochaines élections législatives avec en ligne de mire l’obtention de sièges dans la chambre basse, la chambre des communes. Néanmoins, le système électoral risque de ne pas jouer en faveur de ce jeune parti.

En juin dernier, le Parti pirate suédois remportait une grande victoire en obtenant un siège au Parlement européen. Avec pas moins de 7,1 % des voix, ce mouvement a su mobiliser la jeunesse suédoise, puisque les « pirates » ont reçu plus de votes des moins de 30 ans que n’importe quel autre parti local. Un véritable clivage générationnel et transversal à tous les formations classiques.

Si ce succès est avant tout symbolique, cette percée a eu le mérite de galvaniser les sympathisants du mouvement pirate dans les autres pays, accélérant la mise en place de nouvelles structures ou en fédérant les forces déjà présentes. Ainsi, le Parti pirate suisse a vu le jour le mois dernier, tandis qu’au Canada et en France, la mobilisation s’est remise en marche. Toutefois, la situation dans l’Hexagone reste encore floue, les deux Partis pirates les plus anciens n’ayant toujours pas fusionnés… tandis qu’une troisième formation s’est lancée dans l’aventure.

Quoiqu’il en soit, le Parti pirate britannique semble sur une bonne lancée, puisque le mouvement est désormais officiellement enregistré par la commission électorale. En clair, les pirates vont pouvoir rejoindre la mêlée politique pour faire valoir leurs idées et se battre pour leurs convictions. Néanmoins avant d’en découdre, le défi le plus urgent pour le groupe britannique est d’engranger encore plus d’adhérents et d’améliorer leur visibilité aux yeux du grand public.

« Maintenant, le parti peut réellement commencer. Il est temps pour nous de dire au reste du monde que nous existons, que nous recrutons des membres, que nous levons des fonds et que nous fourbissons déjà nos armes pour les prochaines élections législatives » a déclaré Andrew Robinson, du Parti pirate britannique. « L’équipe dirigeante et le staff web ont mis en place le cadre dont le parti avait besoin pour aller de l’avant, et il est grand temps désormais de faire bouger les choses« .

Très enthousiaste, Andrew Robinson dévoile quelques pistes pour agir tous azimuts : « rejoindre le parti, en parler aux médias, à vos amis, prendre part aux débats politiques et à l’évolution du mouvement, nous rejoindre sur Facebook, faire un don ou mettre en place un paiement régulier pour financer notre développement, établir une antenne locale dans votre circonscription, votre école ou votre lieu de travail« .

Il est évident que le succès du parti au Royaume-Uni, et au final dans n’importe quel autre pays, dépendra avant-tout de la capacité réelle des membres à agir au-delà d’un simple forum de discussion. Il est sans doute difficile de parier sur une victoire semblable à ce qu’a connu le Parti pirate suédois, dont l’enjeu était véritablement transversal à tous les partis et dont la tournure avait pris la forme d’un véritable débat de société.

Si la situation britannique n’est pas particulièrement reluisante à ce niveau (réflexion sur la riposte graduée, coupure de l’accès à Internet, censure, durcissement législatif…), l’arrivée des « pirates » dans la chambre des communes britannique n’est pas pour demain puisque le système électoral ne repose pas sur la proportionnelle. Et sans doute faudra-t-il que les Partis pirates transcendent leur idéologie pour aborder d’autres problématiques, comme les impôts, l’environnement ou n’importe quel autre sujet, au risque de rester un parti « de niche ».

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