C’est un article passé jusque là relativement inaperçu. Le Parisien a révélé le 12 septembre dernier que la fille adoptive de l’ancien président de la République Jacques Chirac, Anh-Dao Traxel, avait déposé plainte suite à la publication d’un article sur l’encyclopédie collaborative Wikipedia. Elle estime qu’il comportait des allégations « mensongères et préjudiciables » publiées le 11 juin, la concernant elle et son époux.
Selon le quotidien, le couple aurait porté plainte contre X et contre l’auteur du message auprès du procureur d’Evry ; mais la plainte contre X vise probablement à identifier l’auteur du message, et il n’y a donc vraisemblablement qu’une seule et même plainte déposée. Le parquet a ouvert une enquête pour diffamation, confiée à la sûreté départementale. Ils devront d’abord tenter d’identifier l’internaute responsable des modifications de l’article à partir de son adresse IP.
« Dans son message, l’internaute anonyme, qui écrit sous le pseudo d’Homninex, la présente comme mariée à » un ressortissant vietnamien « . Ce qui est faux, selon Anh Dao Traxel, puisqu’il » dispose de la nationalité française « . Homninex l’accuse ensuite d’avoir » abandonné » ses enfants encore mineurs » à la charge de son ex-mari. Son but étant de refaire sa vie avec son second mari (…) et ainsi profiter de son nom et des avantages liés à celui-ci. « « , raconte le Parisien.
Il est à remarquer qu’elle ne porte pas plainte contre Wikipedia lui-même, ce qui relève d’une certaine intelligence et compréhension d’Internet. Contrairement à un journal ou une encyclopédie traditionnelle, les articles publiés sur Wikipedia ne sont pas sous la responsabilité directe de l’éditeur, protégé par la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN). Mais la compréhension a ses limites.
Le Parisien dit ainsi qu’à « travers sa plainte, la fille de coeur des Chirac veut faire bouger la législation autour d’Internet« . « N’importe qui peut écrire n’importe quoi sur une personne dans le but de lui nuire et de la salir sans qu’il soit mis en place de système de contrôle« , déplore Anh Dao Traxel.
« Ce mal peut surprendre toute personne à n’importe quel moment et détruire ses actions ou son honorabilité. Une autorité de régulation spécifique à l’emploi d’Internet est plus que nécessaire à l’avenir« , a-t-elle ajouté, sans préciser ce qu’elle entendant par la régulation de l’usage. Faudra-t-il recourir à des armées d’esclaves pour vérifier un à un chacun des messages postés sur les sites collaboratifs, ou demander, comme en Corée du Sud, que chaque internaute s’inscrive au préalable sur les sites avec sa carte d’identité nationale ?
Jean-François Copé peut se réjouir d’avoir trouvé un nouveau soutien inattendu à ses espoirs de régulation du Net. Espérons que Jacques Chirac, qui siège au Conseil constitutionnel, ne l’entende pas trop fort.
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