Frédéric Mitterrand a annoncé que dans le cadre du bugdet de son ministère de la Culture, environ 20 millions d’euros seront débloqués pour aider les sites de presse en ligne. Mais l’on ne sait toujours pas qui va bénéficier de ces aides.

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a annoncé que les éditeurs de presse en ligne allaient bénéficier d’une aide de 20,2 millions d’euros en 2010, et la même chose en 2011. Le statut d’éditeur de presse en ligne a été officialisé au travers de la loi Hadopi 1, votée en juin dernier. Mais l’on attend toujours que le décret qui précise les critères d’accession au statut d’éditeur de presse en ligne soit publié.

L’article 27 de la loi Création et Internet définit le service de presse en ligne comme « tout service de communication au public en ligne édité à titre professionnel par une personne physique ou morale qui a la maîtrise éditoriale de son contenu, consistant en la production et la mise à disposition du public d’un contenu original, d’intérêt général, renouvelé régulièrement, composé d’informations présentant un lien avec l’actualité et ayant fait l’objet d’un traitement à caractère journalistique, qui ne constitue pas un outil de promotion ou un accessoire d’une activité industrielle ou commerciale« .

Il précise que « pour les services de presse en ligne présentant un caractère d’information politique et générale, cette reconnaissance implique l’emploi, à titre régulier, d’au moins un journaliste professionnel« . A charge pour le décret de préciser quelles sont les conditions exactes pour accéder au statut.

De son contours dépendra le nombre et la nature des publications à pouvoir prétendre l’accès aux précieuses aides de l’Etat. Mais l’on sait déjà que les critères retenus par le gouvernement, suite à la convocation du Grenelle de la presse, excluent d’office les pure players qui n’embaucheraient pas au moins un journaliste professionnel.

Le gouvernement entretient ainsi une séparation virtuelle entre la bonne presse de professionnels réalisée par des journalistes formés aux bons usages du métier, et la presse amatrice de mauvais scoops, de déformations et de calomnies que constitue la blogosphère et les très nombreux sites qui, bien qu’animés par des rédacteurs professionnels, ne comptent pas de journalistes titulaires de la précieuse carte.

Espérons, en tout cas, que l’octroi des aides soit plus transparent que la distribution de l’aide « à la modernisation de la presse quotidienne et assimilée d’information politique et générale« , qui est faite dans la plus sombre opacité, entre amis.

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