L’ICANN, l’organisme d’administration des noms de domaine, semble s’inquiéter de la prolifération des noms de domaine enregistrés sans que soit mentionné le nom de leur titulaire. Contractuellement, les « registrars » qui proposent la vente de noms de domaine ont l’obligation de collecter les noms et adresses des propriétaires des noms de domaines, et ceux de leur contact technique et administratif. Ils doivent également mettre ces données à disposition du public à travers la base WHOIS, qui permet à chacun de contacter le propriétaire d’un nom de domaine.
Mais selon une étude réalisée par l’ICANN, entre 15 et 25 % des noms de domaine enregistrés avec les cinq principales extensions (.com, .net, .org, .info et .biz) sont anonymés, soit par l’utilisation d’un proxy, soit par celle d’un registrar qui propose de n’afficher qu’une petite partie des données personnelles sur le WHOIS.
Version numérique de l’homme de paille, les proxys contournent la transparence imposée dans les conditions contractuelles de l’ICANN et proposent d’enregistrer en leur nom le nom de domaine souhaité par leur client, à qui ils condèent ensuite une licence d’utilisation. Le contact qui apparaît sur le WHOIS est donc le proxy, et pas le client lui-même. Or selon l’étude de l’ICANN, 85 % des noms de domaine dont le vrai titulaire n’apparaît pas sont enregistrés par l’intermédiaire d’un proxy.
L’étude a été conduite en mars 2009 sur un échantillon représentatif de 2352 noms de domaine. L’ICANN a ouvert des consultations jusqu’au 6 novembre, mais la régulation de la fiabilité de la base WHOIS est extrêment complexe. D’un côté leur transparence est nécessaire pour lutter contre les cybersquatters et autres éditeurs de services illicites, d’un autre une trop grande transparence facilite les abus des spammeurs.
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