Pour justifier le projet de taxation des moteurs de recherche, en plus de la taxation sans contrepartie des abonnements à Internet, le Président de la Sacem Bernard Miyet s’est livré à un tour de passe-passe « vas-y que je t’embrouille » à l’égard des lecteurs du Monde.

« Pourquoi demander une redevance aux moteurs de recherches ? N’est-ce pas le signe d’une industrie qui peine à (re)trouver ses marques dans un monde numérique qu’elle ne comprend pas ?« , demandait à juste titre un prénommé Baptiste.

Réponse de M. Miyet : « La Sacem est confrontée à toutes les formes d’exploitation et de diffusion de la musique, et depuis dix ans, négocie contrat après contrat de manière à tenir compte des évolutions des business models. En ce qui concerne les moteurs de recherche, leurs revenus publicitaires sont liés à l’utilisation de mots-clés et les références faites aux œuvres musicales ou audiovisuelles, aux artistes, aux auteurs-compositeurs, sont des points d’entrée importants vers des sites de musique qui leur permettent d’engranger des recettes publicitaires sur cette base. Il y a donc de leur part un enrichissement réel qui est lié aux produits d’appel que sont ces noms ou ces titres. Nous sommes d’ailleurs en négociation avec YouTube et Google pour faire valoir nos droits. »

Ne nous attardons pas sur la volonté de faire croire que les moteurs de recherche gagnent des fortunes en grande partie grâce aux mots clés liés à la musique, tout le monde voit bien le ridicule d’une telle proposition. En revanche, le président de la Sacem mélange volontairement deux choses, comme pour faire croire par l’existence de « négociations » que Google est d’accord avec le principe d’une taxation de son moteur de recherche.

Lorsque Bernard Miyet parle de « négociation » en utilisant le connecteur « d’ailleurs » pour lier les négociations à ce qui précède, M. Miyet trompe les lecteurs. Google, maison-mère de YouTube, ne négocie absolument pas avec la Sacem le droit d’exploiter via son moteur de recherche des termes liés aux artistes et à leurs œuvres. La Sacem négocie uniquement avec Google le montant des droits à payer pour la diffusion de clips et de bandes sonores musicales sur les vidéos diffusées sur YouTube.

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