Au début des années 90, Edwyn Collins avait connu un certain succès avec la chanson « A Girl Like You ». Pendant les années qui suivirent, Edwyn Collins signa un contrat avec différents labels pour vendre sa musique au plus grand nombre. Or, quinze ans plus tard, l’artiste a pensé que cela pourrait être une bonne chose de partager librement et gratuitement sa musique sur MySpace. Il ne se doutait sans doute pas encore des difficultés qu’il aurait pour diffuser son propre morceau.
Or, si un artiste sous contrat est pieds et poings liés, ce n’est pas le cas d’Edwyn Collins. En effet, tous les contrats passés avec l’industrie musicale ont expiré depuis un petit moment. Alors, quand sa manager – et accessoirement sa femme – a appris qu’il essayé de transgresser les règles du copyright en vigueur sur MySpace, elle n’en revenait pas. « C’est assez effrayant » a-t-elle écrit sur son blog. « J’ai contacté MySpace pour savoir quel était donc ce copyright qu’Edwyn violait » en essayant de mettre sa propre musique sur son espace personnel.
Lorsque Warner Music a constaté que le titre était anormalement accessible gratuitement et librement, le label s’est empressé de contacter MySpace pour lui sommer de retirer le morceau dès que possible. Or, à aucun moment ni Warner Music ni MySpace n’ont vérifié si les droits que possédaient effectivement la major à l’époque étaient encore valables aujourd’hui, regrette Grace Maxwell.
« MySpace n’est visiblement pas équipé pour faire face à une demande émanant d’une autre entité qu’un major » écrit ainsi la manager. MySpace penserait-il que seules les majors ont des droits ? Quoiqu’il en soit, Grace Maxwell a contacté l’un des avocats du label musical, celui-ci lui promettant bien entendu de résoudre rapidement le problème. Sans grande surprise, les mois passèrent et MySpace continua de bloquer la mise en ligne d' »A Girl Like You ».
Pire encore, malgré l’expiration des différentes licences d’exploitation, plusieurs labels sont toujours en train de vendre – illégalement – les morceaux d’Edwyn Collins. En clair, différentes sociétés réalisent des profits en piratant sa musique des années après la fin des contrats liant le chanteurÉvidemment, le couple pourrait se lancer dans une longue bataille juridique, mais la manager semble résignée à cet état de fait et elle n’a vraiment pas envie de gâcher sa vie avec ça. « C’est ce qu’ils ont toujours fait » déplore-t-elle.
Les efforts de Warner Music pour empêcher le piratage de musique sont ridicules. Aller jusqu’à empêcher un artiste indépendant de partager sa propre musique sur MySpace est complètement fou. Pour la manager, il est clair que le problème ne vient pas des internautes, mais bien des labels qui sont de véritables « trafiquants« . L’industrie du disque changera-t-elle un jour de modèle économique ? Grace Maxwell le souhaite, même si cela ressemble surtout à un voeu pieux.
En attendant, Edwyn a trouvé une solution de rechange pour diffuser sa musique. Elle s’appelle The Pirate Bay, IsoHunt ou encore Mininova.
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