« Alors les bénéfices ils vont les prendre où, si c’est distribué gratuitement ?« . C’est la question posée naïvement par un lecteur défenseur de la lutte contre le piratage dans notre article de ce matin sur la sortie prochaine de La Bataille Hadopi, un ouvrage collectif distribué sous licences Creative Commons et Art Libre. Dans un certain shéma de pensée, où tout ce qui est consommé doit l’être après paiement, la gratuité est vu uniquement comme une perte d’argent. Et pourtant, c’est parfois le contraire.
Sans aller jusqu’à la sortie de versions collectors comme l’a fait InLibroVeritas pour l’ouvrage qui sortira le 29 octobre, les éditeurs ont tout à gagner à permettre la circulation de leurs œuvres sous forme numérique, libre et gratuite. Brian O’Leary, fondateur de Magella Media, a dévoilé au salon du livre de Francfort une analyse portant sur le piratage et les ventes des livres de la maison d’édition O’Reilly, sur 71 semaines. Il conclue que les ouvrages qui ne sont pas piratés ont une baisse continue de leur niveau de ventes, tandis que les ouvrages piratés se vendent mieux. Et pas seulement parce qu’ils sont plus connus, donc plus susceptibles d’être à la fois achetés et piratés, mais bien parce qu’ils sont piratés.
En effet, selon Actualitté qui rapporte l’étude, « entre la 19e et la 23e semaine, période à laquelle les titres ont commencé à être piratés, les ventes des ouvrages ont connu une hausse de 90 %« . C’est donc bien le piratage qui a provoqué une montée des ventes.
« Dans un premier temps, nous ne nous attendions pas à une diminution des ventes, mais sûrement pas à une augmentation. Et moins encore à une hausse aussi forte« , s’est étonné Brian O’Leary.
O’Reilly, spécialisé dans les ouvrages portant sur l’informatique, ne protège aucun de ses livres numériques avec des DRM. Cette étude devrait les inciter à continuer.
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