Des moteurs de recherche qui payent des sites pour utiliser leur contenu, c’est probablement une première. Les accords annoncés par Microsoft et Google avec Twitter tournent peut-être une page des moteurs de recherche.

C’est peut-être un virage pour le web, dont on mesure mal les conséquences. Lors du salon Web 2.0 Summit de San Francisco, Microsoft a annoncé la signature d’un accord pour intégrer les « tweets » de Twitter et les « statuts » de Facebook à son moteur de recherche Bing. L’objectif de la firme de Redmond est d’offrir un outil de recherche capable d’offrir des résultats en temps réel, en utilisant l’information remontée très rapidement par les utilisateurs des réseaux sociaux. Google a répliqué en annonçant lui aussi un accord avec Twitter uniquement, qui sera intégré aux résultats de recherche.

Selon le New York Times, Microsoft et Google ont accepté de rémunérer Twitter pour exploiter ses flux, avec par ailleurs un accord de partage de revenus sur les liens sponsorisés générés par les recherche en temps réel. « Il y a une composante ‘revenus’ dans cet accord mais nous devons encore voir quel en sera le poids« , a d’ailleurs indiqué le directeur de Twitter, Evan Williams, à l’agence Associated Press.

Or c’est le premier accord du genre. Jamais auparavant, à part peut-être pour l’indexation des vidéos, Google n’avait payé un site pour référencer son contenu. Car en réalité, Google et Bing ne référencent pas Twitter, ils exploitent sa technologie. Twitter et Facebook sont devenus en eux-mêmes des moteurs de recherche, à la fois très décentralisés puisqu’ils reposent sur la force d’indexation de millions d’utilisateurs, et extrêmement centralisés puisque tout est stocké sur leurs serveurs, avec leur technologie.

Plus que le paiement, c’est l’exclusion qui est une première pour Google. L’exclusion des plateformes de micro-blogging alternatives à Twitter, comme Identi.ca. Pour la première fois dans l’histoire de Google, tous les sites ne sont plus mis sur un même pied d’égalité, et référencés de la même manière. Il y aura ceux qui auront assez de poids pour négocier des accords et être référencés en temps réel, et les autres qui seront mis à l’arrière plan.

Difficile de dire si Google et Microsoft auraient pu faire autrement. Mais c’est une première qu’il faut remarquer.

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