Chez les professionnels du disque, aujourd’hui tout le monde est d’accord : il faut créer un standard pour les DRM. L’absence d’interopérabilité est le reproche qui revient sans cesse lorsque l’on parle des offres légales sur Internet. Mais lorsqu’il est temps de se mettre autour d’une table pour discuter du standard, seuls les petits s’assoient.

Un standard, ça commence généralement par la création d’un consortium qui doit se mettre d’accord sur les objectifs stratégiques, et les normes techniques pour y parvenir. Lundi, un groupe d’industriels composé notamment de HP, Sony, Philips, Samsung, Matsushita, Twentieth Century Fox et Intertrust ont créé un nouveau consortium, Coral, dans le but de créer un standard pour les DRM.

L’objectif est ici de faire que n’importe quel morceau de musique acheté sur une plateforme puisse être lu sur n’importe quel appareil… compatible.

Côté matériel, pas de problème. Les plus grands constructeurs de baladeurs numériques se sont en effet assis à la table des négociations.

Mais quel intérêt ?

Apple est aujourd’hui le plus grand fournisseur de musique en ligne au monde, avec sa plateforme iTunes Music Store et son format AAC/FairPlay. Absent du consortium Coral.

Microsoft est aujourd’hui le plus grand fournisseur de technologies DRM, avec son format WMA/Janus. Absent du consortium Coral.

Tout ce que parviendront donc à faire ces industriels est de créer un nouveau format qui ne sera lisible nul part, et qui ne sera employé par aucun des leaders du marché, trop attachés à faire de leur solution le standard. Il existe pourtant un standard de fait, établi depuis la fin des années 1990 : le MP3.

Il est dépourvu de DRM ? Il suffit donc de réaliser que personne n’achète de la musique sur Internet pour les DRM qui y sont collés, et d’abandonner ce stupide espoir de tout contrôler.

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