C’est un jeu de dominos dans lequel la France est la première pièce à s’écrouler. La riposte graduée étant maintenant réalité dans l’hexagone, en tout cas sur le papier, tous les pays qui souhaitent l’appliquer vont pouvoir se servir de la France en exemple à suivre. Christine Albanel avait elle-même trahi la réalité au Parlement en citant des pays étrangers comme des exemples qu’ils n’étaient pas, pour forcer la France à devenir la locomotive d’un train qui avance droit dans le mur.
Jean-Bernard Lévy, le président du directoire de Vivendi (Universal Music, Activision Blizzard, SFR…), a demandé mardi au gouvernement britannique de suivre l’exemple de son voisin d’outre-Manche et de faire voter une loi sur la riposte graduée. « La Grande-Bretagne devrait être davantage en faveur du développement des industries culturelles et même si la France est en avance dans la législation il devrait être évident (que la Grande-Bretagne) devrait faire quelque chose comme la riposte graduée« , a défendu Lévy lors d’une conférence organisée par le gouvernement.
Pour le président de Vivendi, qui possède SFR, « les FAI devraient être en faveur de (cette) législation« , car une part importante des investissements réalisés en bande passante sont utilisés par les internautes pour le téléchargement illégal. Il refuse même tout débat interne sur la question. « Il ne peut y avoir aucun débat interne, la prioriété est de récompenser et de monétiser le contenu. La priorité n’est pas de faire croître le trafic chez les fournisseurs d’accès à Internet« .
On se souviendra que c’est Vivendi qui, en plein débat sur la loi Hadopi, a décidé soudainement de rompre le contrat de fourniture de tuyaux qu’ils avaient avec le FAI associatif French Data Network (FDN). Le courrier recommandé avait été envoyé le jour-même où un amendement sur le filtrage des sites de téléchargement illégal, appuyé par Vivendi, était voté à l’Assemblée. Un amendement auquel s’opposait vivement FDN.
C’est aussi SFR qui, l’été dernier, a le premier ouvertement violé la neutralité du net en France avec la mise en place d’un DNS menteur.
C’est également SFR qui, au moment des débats sur la loi DADVSI, avait fait adopter un amendement sur l’interdiction de réaliser et de distribuer en France des logiciels « manifestement destinés à une utilisation illicite« , provoquant depuis une psychose chez les développeurs français.
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