Alors que le déploiement généralisé de la fibre optique est l’une des actions proposées pour préparer la France Numérique, l’opérateur historique fait de la résistance en indiquant aujourd’hui la poursuite du gel des investissements dans l’Internet à très haut-débit. L’opérateur télécom digérerait très mal les recommandations de l’ARCEP qui a estimé que le multi-fibre était la solution qui « offrait les meilleures garantie en termes d’indépendance des acteurs, de neutralité technologique et de fluidité du marché au bénéfice du consommateur« .
C’est Gervais Pellissier qui a confirmé cette suspension, lors d’une conférence téléphonique : « il y a eu un arrêt des investissements en fibre en France depuis l’annonce des projets réglementaires au début de l’été. (…) Le régulateur n’a pas carte blanche pour décider à lui tout seul de la réglementation qu’il souhaite« , a-t-il prévenu : « tout n’est pas réglementaire, il y a un certain nombre de décisions à prendre du domaine législatif, par le Parlement, ou éventuellement du domaine du pouvoir exécutif« .
Le déploiement de la fibre optique dans les zones denses étant un véritable enjeu, l’autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes avait préféré saisir l’Autorité de la Concurrence pour avoir son opinion sur ce dossier. En effet, deux visions s’affrontent sur ce sujet : d’un côté Free défend le modèle de la multi-fibre tandis que France Télécom considère cette solution trop onéreuse et plaide pour une solution mono-fibre.
L’avis rendu fut favorable au gendarme des télécoms, qui a chiffré le surcoût de la multi-fibre à +5 % ; une vision que ne partage absolument pas France Télécom, estimant de son côté que ce choix va entrainer une augmentation de 40 %. En attendant, l’arrêt des investissements coûte beaucoup d’argent à l’entreprise, puisque lors de la présentation des comptes trimestriels de l’opérateur, la perte s’élève à 37 millions d’euros.
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