Alors que l’administration Obama se dirige toujours davantage vers plus de transparence et plus d’éthique, Adobe cherche à imposer ses propres technologies dans les futurs projets gouvernementaux. Or, les solutions Flash ou PDF – toutes pratiques qu’elles soient – sont particulièrement inadaptées à l’ambition présidentielle de rendre son gouvernement plus accessible.

Il en avait fait une promesse électorale. Dès sa prise de fonction présidentielle, Barack Obama a tenu à rendre son administration plus transparente en matière d’accès à l’information et établir de nouvelles règles en matière d’éthique gouvernementale. « Mon administration est résolue à créer un niveau sans précédent d’ouverture au gouvernement » avait-il prévenu. Pour arriver à ses fins, le président Obama publia un mémorandum présidentiel sur le sujet. Trois directives principales devaient définir et mettre en œuvre cette politique : la transparence, la participation et la collaboration.

Cette nouvelle orientation voulue par le président a évidemment suscité quelques convoitises. Quelles seront les technologies employées dans le cadre de cette transparence ? Quelles solutions seront adoptées ? Être choisi dans cette politique de transparence et d’éthique serait l’opportunité pour une entreprise de gagner en visibilité et de profiter de ces bienfaits. Ainsi, depuis plusieurs semaines, Adobe Systems tente sa chance en mettant en avant ses propres technologies.

Ainsi, l’entreprise basée à San José cherche à faire de ses technologies, comme le Flash ou le PDF, les nouvelles pierres angulaires du système américain. Pour montrer son implication, la société a donc mis en place un site web surnommé « Adobe Opens Up » qui vise à encourager la transparence gouvernement en présentant les entités qui ont déjà fait le pari des solutions Adobe : divers gouvernements locaux, des institutions, des organisations et mêmes des États comme ceux de l’Illinois ou de Floride.

Or, malgré l’enthousiasme d’Adobe, ces technologies sont un obstacle pour l’accès à l’information. Et il n’est pas utile d’aller chercher bien loin pour constater cet état de fait. Le seul fait de se rendre sur Adobe Opens Up le démontre : entièrement réalisé en flash, il est donc complètement inaccessible pour l’internaute n’utilisant pas les outils d’Adobe. Problématique pour une entreprise voulant surfer sur la vague de la transparence, et donc de l’accessibilité.

Bien évidemment, il n’est pas question de critiquer l’intérêt que peuvent représenter des formats comme le Flash ou le PDF. Cependant, Ars Technica a procédé à quelques tests rapides d’accessibilité, et plusieurs problèmes flagrants sont apparus : vous ne pouvez pas sélectionner, copier ou coller le moindre texte. Les caractéristiques de police d’écriture de votre navigateur ne fonctionnent pas, donc vous ne pouvez pas régler la police ou la taille des caractères pour rendre la lecture plus agréable.

La recherche intégrée à votre navigateur web n’est pas davantage fonctionnelle, et vous ne pouvez pas utiliser votre clavier pour faire défiler le texte. Le site dispose d’une largeur fixe qui peut engendrer quelques problèmes d’ergonomie pour les internautes ayant des écrans de taille variable. Les extensions pour les navigateurs, comme Greasemonkey, sont également en partie inutilisables.

Sunlight Labs, une organisation américaine à but non lucratif et non partisane, est spécialisée dans la numérisation des documents gouvernementaux et dans la conception d’outils et de sites web dédiés à l’accessibilité de l’information. Si elle estime que les technologies comme le Flash ou le PDF sont utiles – quoique omniprésentes, elles sont fondamentalement inadaptées au projet d’ouverture du gouvernement.

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