Rupert Murdoch est un homme d’affaires qui, sans le dire à voix haute, semble penser lui aussi qu’Internet est la plus grande saloperie jamais inventée par les hommes. Depuis qu’il a racheté MySpace pour plus d’un demi milliard de dollars, le propriétaire de l’empire News Corp (The Sun, The Times, Wall Street Journal, Fox News, 20th Century Fox, …) exècre la gratuité qui remet en cause des décennies de modèle économique de la presse. Cet été, alors qu’il avait auparavant tenté d’embrasser la gratuité avec MySpace, Murdoch a annoncé son intention de faire passer tous les sites de presse sous un modèle payant, en entraînant toute la presse américaine derrière les titres de News Corp, pour fermer les portes de l’information gratuite aux Etats-Unis.
Le projet prend du retard, mais les idées de Murdoch se radicalisent, notamment contre les moteurs de recherche et autres aggrégateurs de news. L’homme d’affaires s’en est pris violamment à Google, qu’il accuse de « kleptomanie » et de faire figure de « parasite » lorsqu’il intègre les titres des articles de ses journaux dans son service Google News.
Lors d’une interview télévisée, Sky News Australia a posé la bonne question à Rupert Murdoch : pourquoi ne pas bloquer Google pour lui interdire de référencer les sites de News Corp ?
Lorsqu’un groupement d’éditeurs de presse français avait eu la même réflexion que Murdoch à l’encontre de Google News, nous avions nous-même suggéré à ces éditeurs de se déréférencer de Google et de laisser Numerama et les autres sites bénéficier seuls de l’exposition offerte par le moteur de recherche. Bizarrement, notre idée n’a pas été suivie d’effet, même si Google a lui-même dit dit « chiche » aux éditeurs mécontents.
Pourquoi ceux qui pensent que Google leur coûte plus qu’il ne leur rapporte ne demandent-ils pas le retrait de leurs articles et leur déréférencement ?
« Je pense que nous allons le faire« , a répondu Rupert Murdoch qui n’en pense probablement pas un mot. S’il le croit, en tout cas, c’est une grave erreur de gestion. Quel journal pourrait se passer de référencement et laisser la concurrence s’engouffrer dans la brèche ouverte ?
En France, seul le Canard Enchaîné semble pouvoir se permettre ce luxe. Mais c’est sans doute parce qu’il n’a jamais cru au numérique et qu’il a préféré concentrer toutes ses forces sur la qualité des informations qu’il continue de très bien vendre hors-ligne, plutôt que de perdre de l’argent et du temps à se battre contre un modèle économique qu’il n’aurait probablement jamais pu dompter.
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