Le département américain de la Justice (DOJ) qui avait autorisé en août dernier l’acquisition de Sun Microsystems par Oracle a fait savoir lundi dans un communiqué qu’il n’était pas d’accord avec les positions exprimées par la Commission Européenne, qui s’est inquiétée de l’impact d’une telle fusion sur le marché des bases de données. Sun, qui a racheté la base de données libre MySQL en janvier 2008, se trouverait avalé par son principal concurrent, Oracle, qui édite des bases de données sous licence propriétaire.
Bruxelles, qui est plus sévère que les autorités américaines en matière de lutte contre les monopoles, a décidé d’ouvrir une enquête en septembre et a évoqué dans un communiqué l’impact potentiellement négatif que pourrait avoir l’opération sur un marché très concentré. Comme l’expliquait le mois dernier Richard Stallman à Neelie Kroes, la commissaire européen chargée de la concurrence, le fait que la base de données MySQL soit diffusée sous licence libre GPL n’est pas une raison une raison suffisante pour ne voir aucun problème à son rachat par l’éditeur des bases de données concurrentes Oracle. Il n’y aurait plus notamment la garantie que les bénéfices des licences commerciales vendues actuellement par Sun soient toujours réinvestis dans le développement de MySQL.
Lundi, réagissant au communiqué de Bruxelles, le DOJ a estimé que les clients auraient toujours une variété de choix de leur base de données après la fusion, et nié que le rapprochement puisse être anticoncurrentiel. Mardi, la Commission Européenne a répondu sèchement. « C’est inhabituel. Je ne me souviens pas d’un cas où la Commission Européenne ait jamais publié un communiqué concernant des enquêtes en cours dans une autre juridiction », a lancé Jonathan Todd, le porte-parole de Neelie Kroes. « Nous avons nos méthodes, ils ont les leurs. Nous appliquons les règles européennes de contrôle des fusions, ils appliquent la réglementation américaine du contrôle des fusions« .
Oracle saura le 19 janvier au plus tard si la Commission Européenne donne son feu vert à la transaction. Si oui, elle pourrait l’assortir d’un certain nombre de conditions favorables à un développement continu de MySQL.
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