Les mentalités seraient-elles en train d’évoluer plus rapidement qu’on ne le pense ? Après les déclarations particulièrement salutaires d’un haut responsable chez Warner Bros, qui a rappelé lors d’une table ronde que le P2P n’est qu’une technologie et rien d’autre, voilà que les développeurs britanniques de jeux vidéos affirment à travers un sondage que le piratage n’est pas une menace, mais un « simple » problème.
Mené par l’Association des développeurs de jeux indépendants (TIGA, pour Independent Games Developers Association), le sondage a mis en lumière les opinions parfois très partagées des développeurs de jeux au Royaume-Uni sur la réponse à apporter au phénomène du piratage. Cependant, dans son immense majorité (90 %), la profession a estimé que le piratage n’était pas une menace en soi, mais un problème, un défi à relever. En d’autres termes, seuls 10 % d’entre eux ont une vraie inquiétude concernant le P2P.
À la question de savoir s’ils estiment que leur secteur va évoluer à cause du piratage, 50 % ont répondu « oui », 30 % « non » et 20 % estiment qu’il est trop tôt ou bien trop difficile d’anticiper l’avenir du monde vidéoludique. Sur les 50 % qui ont dit « oui » à la question précédente, 75 % des sondés affirment que la distribution numérique et les jeux basés sur un abonnement ou sur la publicité devraient en partie remédier au phénomène du piratage.
Le sondage a également abordé la question des mesures techniques de protection (MTP, plus connues sous le nom de DRM – Digital Rights Management) dont l’objectif est de gérer les droits numériques. « Est-ce une mesure insignifiante, une solution ou un problème ? » Pour 50 % des développeurs, c’est sans importance, tandis que 20% estiment justement que c’est une partie du problème. Moins d’un tiers misent donc sur les DRM, à l’efficacité toute relative.
Enfin, sur l’intérêt et l’efficacité de couper la connexion aux internautes suspectés de télécharger du contenu illégalement, les avis sont en revanche très partagés : 50 % des développeurs y sont favorables, 50 % défavorables.
Si la méthodologie du sondage n’est pas clairement expliquée dans l’étude menée par la TIGA, les résultats n’en restent pas moins assez surprenants. À première vue, les programmeurs seraient plus enclins à évoluer pour s’adapter à l’ère numérique plutôt que de marcher dans les pas des studios de cinéma et des maisons de disque, qui ne misent visiblement que sur les poursuites judiciaires et la déconsidération permanente du peer-to-peer.
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