Alors que le succès de Spotify ne se dément pas en Europe, le lancement du service de musique en ligne aux États-Unis risque fort de ne pas se faire avant un an ou deux. En effet, selon le Financial Times, les espoirs de la firme suédoise d’établir ses premiers partenariats outre-Atlantique ont été récemment douchés par les maisons de disques américaines. Le quotidien britannique explique que les préoccupations financières des ayants droits seraient le principal obstacle au déploiement du service.
« Nous pensons que Spotify est un très bon service, mais les responsables vont devoir nous convaincre sur leur capacité à convertir un nombre suffisamment de personnes du modèle gratuit vers l’abonnement payant » a glissé un label américain, estimant que si Spotify n’arrive pas à augmenter significativement le nombre de ses abonnés, cela n’en valait pas la peine. « Le seul modèle publicitaire ne suffira pas » a-t-il confié.
Daniel Ek, le co-fondateur de Spotify, avait admis lors du Monaco Media Forum qui s’est déroulé du 11 au 13 novembre à Monte-Carlo, que les revenus issus des abonnements étaient dans une phase plutôt critique : « ce n’est pas une question de service basé sur la publicité ou une question de faire un service payant, c’est une question de faire fonctionner les deux ensemble » avait-il alors expliqué.
Au début du mois, The Register avait révélé que sur les 2,7 millions d’auditeurs au Royaume-Uni, seuls 116 000 avaient souscrits à l’abonnement premium. Cela signifiait donc que le taux de « conversion » n’était que de 4,2 %, ce qui est assez loin des souhaits des ayants droits. Ceux-ci aimeraient que ce chiffre monte à 10 %, ce qui représenterait un utilisateur sur dix. « Nous ne leur demandons pas de nous présenter le meilleur taux de transformation, mais de nous expliquer de quelle façon ils comptent l’augmenter » avait alors expliqué l’une des majors.
À côté de ça, la compagnie doit également prendre en compte la complexité du marché américain. En effet, comme le note nos confrères D’Electron Libre,le secteur est occupé par de nombreux éditeurs, rendant les négociations plus compliquées et plus longues. En attendant, les labels américains continueront de freiner des quatre fers.
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