Selon les derniers résultats publiés par Bouygues Telecom, l’opérateur a réalisé sur les neuf premiers mois de l’année un résultat net (assimilable aux bénéfices) de 412 millions d’euros. De quoi en avoir sous le coude pour embaucher. Mais Bouygues Telecom préfère geler ses embauches et accuser son concurrent Free pour justifier sa frilosité à rogner les marges bénéficiaires du groupe, au détriment des actionnaires.
« Bouygues Telecom a gelé toutes ses embauches depuis le lancement de l’appel à candidatures. Bouygues Telecom, qui compte 8 650 salariés, ne recrute plus« , explique ainsi au Figaro le directeur général de Bouygues Telecom, Olivier Roussat. Il donne ainsi la traduction chiffrée du chantage à l’emploi qu’avait exercé Martin Bouygues pour faire opposition à l’entrée sur le marché de la téléphonie mobile de Free. « Une guerre des prix peut provoquer de 10.000 à 30.000 pertes d’emplois chez les opérateurs« , avait en effet prévenu le grand patron.
« Nous étions habitués à recruter beaucoup de jeunes diplômés qui font leurs classes chez nous et trouvent ainsi une sorte de tremplin à leur carrière. C’est terminé. Bouygues Telecom est obligé de se préparer à l’arrivée de Free en réduisant ses coûts fixes. Je suis le premier à le regretter mais nous sommes contraints de nous adapter aux nouvelles règles qui nous sont imposées« , se lamente Olivier Roussat. Sortez vos mouchoirs.
Si Bouygues Telecom ne veut pas embaucher les meilleurs cadres, Free se fera sans doute un plaisir de leur proposer un poste. Si Bouygues Telecom veut garder ses parts de marché, il devra bien se résoudre lui aussi à investir, et à faire baisser le montant des dividendes reversés chaque année à ses actionnaires. C’est la dure loi du libéralisme.
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