Il se pourrait bien que Google se retrouve très isolé dans son bras de fer contre la censure chinoise, mais sans doute que la firme s’y attendait. Victime d’une attaque informatique « très sophistiquée » mi-décembre, la firme américaine a pris avant-hier la décision unilatérale de lever les verrous censurant la version chinoise de son moteur de recherche, en représailles au vol « de propriété intellectuelle » et aux tentatives de piratage de comptes Gmail appartenant à des militants des droits de l’Homme.
Réagissant à ces évènements, Yahoo a assuré à Google de son plein soutien, condamnant « toute tentative d’infiltration dans les réseaux d’entreprises en vue d’obtenir des informations sur les utilisateurs« . Le porte-parole de l’entreprise, qui répondait aux questions du Wall Street Journal, a précisé que « ces genres d’attaques sont profondément dérangeantes et croyons fortement que nous, les pionniers d’Internet, devons tous nous opposer à la violation de la vie privée des utilisateurs« .
Quant à savoir si Yahoo a également été touché par cette attaque, le porte-parole a déclaré que « Yahoo ne révèle généralement pas ce type d’information, mais nous prenons la sécurité informatique très au sérieux et nous prenons des mesures appropriées en cas d’attaque, quelle que soit son type et son objectif » a-t-il poursuivi. En revanche, le soutien de la firme américaine a rapidement trouvé ses limites. Pas question pour l’heure de lever la censure ou de quitter la Chine.
La position de Yahoo qui « s’oppose à la violation de la vie privée des utilisateurs » est particulièrement savoureuse lorsque l’on sait quel rôle a joué l’entreprise dans l’arrestation du journaliste chinois Shi Tao, condamné à dix ans de prison pour avoir divulgué une circulaire internaute envoyée à tous les médias par le gouvernement chinois. Celle-ci les enjoignait à ne pas commémorer le quinzième anniversaire des manifestations de la place Tian’anmen, afin d’éviter une quelconque déstabilisation sociale.
Cette affaire avait suscité un tollé considérable aux États-Unis, à tel point que le fondateur de l’entreprise, Jerry Yang, avait dû s’expliquer devant le Congrès américain et accepter un « code de bonne conduite » proposée par la Global Network Initiative. Ce code comporte une série de principes et de directives à suivre pour éviter que les grands groupes informatiques ne répètent l’affaire Shi Tao.
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