Pour se mettre en conformité avec les recommandations européennes du groupe de travail Article 29 sur la protection des données, Microsoft a annoncé lors d’une conférence de presse à Bruxelles qu’il allait réduire le délai de conservation des informations personnelles à 6 mois, contre 18 auparavant. Longtemps lanterne rouge des moteurs de recherche, Bing se positionne désormais comme leader de l’anonymat et de la protection des données personnelles.
Actuel président du groupe de travail, Alex Türk – bien connu des internautes pour être également à la tête de la CNIL – avait fait de l’anonymat des données l’une de ses priorités. L’année dernière, il avait ainsi déclaré au quotidien économique Les Echos que « les sociétés américaines disposant d’établissements au sein de la Communauté ou ayant des moyens de traitement des informations électroniques doivent également se plier à ces règles« , ajoutant que « si les moteurs souhaitent enrichir les profils des internautes avec d’autres données extérieures, ils devront au préalable demander le consentement aux personnes concernées« .
Cependant, Bing est l’arbre qui cache la forêt. Si la nouvelle posture de Microsoft sur la vie privée est à saluer, il faut savoir que la mesure ne prendra effet que d’ici 12 à 18 mois. Par ailleurs, malgré les bonnes performances de Bing ces derniers mois, c’est toujours Google qui est le moteur dominant sur le Vieux Continent, avec près de 80 % de parts de marché. Or, la firme de Mountain View conserve les données personnelles pendant neuf mois (Yahoo pour sa part a promis de descendre à trois mois d’ici l’été 2010, au lieu de treize).
Une situation que n’a pas manqué de critiquer John Vassallo, le conseil de Microsoft pour les affaires européennes. Selon lui, il est « critique que le leader du marché opte lui aussi pour une forte anonymisation des données de recherche« , dans la mesure où sa décision concernerait des millions d’internautes. « Il a la plus fort influence sur la protection des données privées » a noté le conseiller.
Autre problème : non seulement Google conserve les données au-delà du temps souhaité par le groupe de travail, mais en plus la suppression des données n’est pas intégrale. Au bout de neuf mois, le géant du web « conserve pour toujours une portion significative de l’adresse IP » a expliqué Brendon Lynch à l’AFP. Selon l’expert, il est tout à fait possible de remonter à nouveau vers un internaute et reconstituer son historique de navigation.
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